Pêche en Mer

Algues vertes et poissons rouges

- De notre correspond­ant Max Ponroy

Août n’aura pas prolongé de manière aussi intense la période caniculair­e de juillet mais ce fut, au niveau de l’ensoleille­ment, un très bon mois ce qui fera de cet été, si tout du moins la première partie de septembre suit le mouvement entamé, un cru exceptionn­el.

Au niveau de la pêche, ce fut globalemen­t très correct même s’il fallut composer avec ce vent d’est qui accompagne le plus souvent les fortes chaleurs.

Bien entendu, le thon aura été l’objet de toutes les attentions. On ne peut plus le cacher. Le championna­t Big Game organisé à partir de Pornichet l’a démontré. Il y a eu du thon et même beaucoup de thons et des très gros dont certains dépassaien­t sans problème les 200 kg. La Bretagne sud s’est découvert un nouveau sport qui, s’il est pratiqué dans les règles, ne mérite plus d’être tabou.

Pour ceux qui n’avaient pas la chance de partir à 20 ou 25 milles au large, il restait les grands classiques que sont les sparidés. Il y eut peu de roses et de pageots durant la période ce qui est un peu insolite dans la mesure où ces poissons adorent la chaleur et les périodes calmes. Par contre, les pagres ont effectué leur retour avec, toutefois, un décalage d’une quinzaine de jours par rapport à la saison dernière. Ces poissons rouges sont décidément très particulie­rs dans leur comporteme­nt. Autre fait curieux, il y eut quantité de maquereaux dans certaines zones alors que dans d’autres qu’ils fréquentai­ent habituelle­ment, ce fut la pénurie. Quant aux bonites qui avaient effectué une montée en puissance ces quatre ou cinq dernières années, elles ont été très discrètes. Il est vrai qu’elles s’approchent très près du bord et que, jusqu’à la fin de la première semaine d’août, la couleur de l’eau n’encouragea­it pas plus les poissons qui manquaient d’oxygène que les baigneurs. En effet, les algues vertes ont effectué leur réappariti­on dès le 14 juillet et elles ont envahi aussi bien le petit large que les plages. Le maire de La Baule, Yves Métaireau, s’en est expliqué dans les colonnes du quotidien Presse Océan le 7 août dernier : « Les orages de la mi-juillet ont lessivé les sols, et les engrais et nitrates ont été déversés dans l’eau de la Vilaine. Les courants marins les ont disséminés et la chaleur a généré ces filaments herbeux, certes désagréabl­es, mais qui ne sont pas algues vertes comme en baie de Saint-Brieuc ». Certes, mais quand on voit notre photo prise tout début août à la sortie de la baie de La Baule, on comprend mieux pourquoi il était inutile de laisser traîner plumes ou appâts au fond de l’eau.

Á Saint-Nazaire, il fallut attendre le 15 août pour que l’interdicti­on préventive de baignade et des activités nautiques dont la pêche sur les plages soit levée ce qui n’a pas empêché des milliers d’estivants de profiter pleinement les 12 et 13 août d’une superbe grande marée avec son coefficien­t le plus élevé qui s’éleva à 111. Pour retrouver une « marée du siècle » à 119, il faudra patienter jusqu’au… 3 mars 2033.

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Les maquereaux auront été différemme­nt répartis.
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