Pêche en Mer

Voici l’ensemble de la gamme 100% mer proposée par Mathieu à ce jour.

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qui regroupe une dizaine de crafters autour du leurre. C’est là que Philippe Sirop remarque Mathieu.

De vraies oeuvres d’art

Pour l’ancien tailleur de pierre, les nouvelles aventures commencent à Paris. « C’est une vie particuliè­re qui ne me convenait pas ». Son épouse étant sarthoise, il s’installe ainsi à Degré.

Au fil des minutes, le Doris de Philippe a rejoint l’anse du Vran qui borde l’Île aux Moines.Autour de nous quelques chasses de sternes se forment. L’eau est presque tiède, 22°C. Dans le Golfe, rien n’est comme ailleurs. « Dans le fond, il y a des collecteur­s en terre cuite sur lesquels se fixent des petites huîtres. Les bars sont les premiers à se servir », précise Philippe. Les ostréicult­eurs détacheron­t le naissain pour ensuite le placer dans un parc. Nous sommes à mi-montant. Il y a 3,50 m d’eau sous le bateau.

C’est là que je découvre le leurre de surface qui va prélever nos petits bars, un Daddy Stick Sardine.

Comme tous les leurres conçus par Mathieu c’est une véritable oeuvre d’art qui a vite séduit une clientèle très particuliè­re. « Je commence à avoir des clients fidèles mais aussi de nombreuses demandes de collection­neurs qui souhaitent des leurres sans hameçon pour les placer derrière une vitrine. C’est un public que je ne m’attendais pas à avoir ».

Les leurres de Mathieu surpren-

dront par la richesse des tons, les volumes parfois, le design, le soin apporté à chaque détail avec souvent ces dents volontaire­ment accentuées, ce petit aimant sous le ventre qui colle au corps l’hameçon. « Mes leurres sont à 90% en bois. Je travaille très peu la résine. Le bois a beaucoup plus de charme et de caractère ». Mathieu utilise ainsi trois bois, le hêtre, le tilleul et le Samba.

« Le hêtre est un bois plus lourd qui possède de très bonnes propriétés mécaniques. Le tilleul aura une meilleure flottabili­té que le hêtre. Le Samba réunit les deux, la flottabili­té et les propriétés mécaniques ». Autodidact­e, Mathieu surprend encore après être passé avec une apparente facilité de la pierre au bois. « Le travail du bois est, finalement, assez proche de celui de la pierre. Les outils sont même similaires. C’est l’affûtage qui est différent. Il y a un double affûtage chez le tailleur de pierre mais une seule pente sur les ciseaux à bois. Je travaille très peu au cutter ». Le premier bar ne va pas résister au Daddy Stick. Il fait trois fois la taille du leurre. S’il y a encore de nombreux bars dans le Golfe, les gros sont plus rares. Pourtant un énorme remous en surface soulignera l’attaque, toujours sur le Daddy Stick, d’un poisson qui était, celui-là, très largement maillé. Seulement, il n’aura fait qu’effleurer le leurre de la canne de Mathieu ce qui sera suffisant pour l’inciter à ne pas renouveler la tentative.

Cinq à six leurres fabriqués chaque jour

À Degré, Mathieu s’est constitué deux ateliers. « Dans le garage, je travaille le bois. Au domicile, c’est la peinture et le vernissage. La peinture, c’est ce qui a été le plus long à maîtriser. Il faut faire quelque chose d’esthétique qui plaise aux pêcheurs. J’utilise des peintures acryliques Créatex qui servent aux U.S.A. pour customiser les voitures ». Il s’agit de peintures pour aérographe (atomiseurs) de très hautes qualités réalisées à partir de pigments qui résistent à la lumière.

« La peinture, dans la conception du leurre, c’est le moment où l’on passe le plus de temps. Je travaille sur de très petites quantités, une ou deux gouttes. Il y a des dents sur tous les leurres. Cela donne parfois l’impression de sujets de dessins animés. Mais ça ramène aussi la pêche à ce qu’elle doit être, un loisir ».

Mathieu réalise ainsi cinq à six leurres par jour de A à Z. Mais pour y parvenir, il faut se consacrer à une série unique. Et des séries, il commence à y en avoir chez Daddy Craft entre leurres destinés à la mer ou à l’eau douce, voire certains qui sont communs aux deux. Ces leurres à l’esthétique hors du commun sont aussi efficaces. « J’ai deux personnes qui les testent régulièrem­ent, des pêcheurs qui sont tout le temps au bord de l’eau, un dans la Sarthe et l’autre dans le sud de la France. Les retours sont très positifs ».

Acheter Daddy Craft, c’est acheter du made in France

Acheter du Daddy Craft, c’est aussi acheter du made in France. Dans cette famille où Mathieu, son épouse, sa fille, Lilou, le fils aussi, pêchent, le faire à partir d’une fabricatio­n tricolore est plus qu’une reconnaiss­ance pour le fondateur. Les hameçons sont des V.M.C.. Les pistons en inox ou les vis qui s’introduise­nt dans le bois viennent des USA, les bavettes aussi de même que la corde à piano qui traverse le leurre dans toute sa longueur et où sera fixé un hameçon triple à l’arrière et l’agrafe juste au-dessus de la bavette, à l’avant. Le bois débarque sous forme de grosses planches. « J’ai chez moi un tour à bois et l’outillage pour découper tilleul ou hêtre ». Au-dessus de nos têtes, silencieus­es, nous survolent deux montgolfiè­res. C’est ainsi le Golfe du Morbihan au coeur de l’été. Déconcerta­nt et superbe. Mathieu va sortir un nouveau bar de son élément. Avant de le remettre dans ses eaux bretonnes, bien vivant. Lui aussi, malgré ses souffrance­s, a décidé de poursuivre son aventure. « C’était cela, où je me laissais aller ». Mathieu a fait un choix. Il a même passé son permis bateau il y a deux ans. Chez Daddy Craft, il n’y a pas que les leurres qui sont des références. ■

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Ces leurres, une fois peints, seront destinés à de purs combattant­s comme les bonites.
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Il s’agit du même leurre, à l’état brut en bas, et achevé, en haut.
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Pour peindre ses leurres, Mathieu utilise un aérographe et de la peinture acrylique.
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