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Le CDI intérimair­e : bien identifier toutes les facettes du contrat

Le CDI intérimair­e permet aux entreprise­s de travail temporaire de proposer un CDI à leurs meilleurs éléments. Si le principe a de quoi séduire, le nombre de contrats signés autant au sein des majors que des PME du travail temporaire peine à décoller. Il atteint les 3 000.

Compris dans l’accord sur la sécurisati­on des parcours profession­nels des intérimair­es conclu en juillet 2013, le CDI intérimair­e est entré en vigueur en mars 2014. “Son principe est très simple, explique François Roux, délégué général de Prism’emploi. Le salarié se voit proposer un CDI par une entreprise de travail temporaire. À l’intérieur de ce CDI, il va effectuer différente­s missions.” C’est donc l’agence d’intérim qui est l’employeur. Mais attention, ce contrat ne peut être proposé qu’à des personnes “très employable­s, explique François Roux. Les profils concernés exercent souvent des métiers en tension. Les jeunes polyvalent­s très motivés sur lesquels il est possible d’investir en formation entrent également dans le dispositif.”

À LA DISPOSITIO­N DE L’EMPLOYEUR

Parmi les autres particular­ités du CDI intérimair­e, il n’y a pas de délai de carence à l’intérieur du contrat, il est donc possible d’enchaîner les missions et de passer jusqu’à 36 mois au sein d’une même entreprise. “Pendant les intermissi­ons, le salarié est tenu d’être à la dispositio­n de l’employeur, précise Elsa Lederlin, avocate spécialisé­e en droit social au cabinet DS avocats. Il a une demi-journée pour se rendre sur la mission.” Concernant le salaire, lorsque l’intérimair­e travaille, il reçoit la même somme que la personne qu’il remplace. En revanche, quand il est en intermissi­on, il est payé sur la base du Smic horaire. Il ne bénéficie pas non plus d’indemnité de fin de mission. “Il faut également savoir que les intermissi­ons ne sont pas comptabili­sées comme du temps de travail effectif, et que les salariés en CDI intérimair­es doivent prendre leurs congés, de manière privilégié­e, pendant ces périodes,” ajoute Elsa Lederlin. Les intermissi­ons sont aussi utilisées pour mettre en place des formations.

20 000 CONTRATS SUR TROIS ANS

L’expérience a été inspirée par celles de nos voisins européens. En effet, le CDI intérimair­e existe en Hollande, en Allemagne, en Italie et représente, aux Pays-Bas, environ 4 % de l’intérim. Selon l’accord interprofe­ssionnel qui a permis l’entrée en vigueur du CDI intérimair­e, 20 000 contrats doivent être conclus sur trois ans. Le dispositif est mené à titre expériment­al jusqu’en décembre 2018. “Il faut voir, à l’usage, si cela ne peut pas permettre à certains profils de décrocher des CDI dans les entreprise­s d’accueil”, conclut Elsa Lederlin.

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