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SE FORMER DANS un secteur porteur

Le secteur industriel offre une variété de débouchés, et pourtant il peine à recruter. L’Aforp a trouvé la parade en concoctant une formation dédiée aux demandeurs d’emploi. À la sortie, les apprenants repartent avec une plus grande estime de soi et surto

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Retrouver un travail en moins de deux mois, un défi. Ramzy, 35 ans, a réussi à le relever en étant recruté en CDI comme opérateur-régleur sur machines à commande numérique. Après avoir enchaîné les missions en intérim, cet ancien décorateur d’intérieur a poussé les portes de l’Aforp, un centre de formation dédié aux métiers de l’industrie. “Il n’y a pas d’âge pour reprendre une formation. En six mois, j’ai pu acquérir de nouvelles compétence­s techniques. À la sortie, j’étais directemen­t prêt à travailler”, raconte-t-il. À Drancy, en Seine-Saint-Denis, les demandeurs d’emploi se forment dans des ateliers, copies conformes d’usine, à devenir chaudronni­er, usineur, technicien de maintenanc­e. Autant de métiers en tension qui peinent à attirer les talents. “En France, le secteur de la métallurgi­e manque d’attractivi­té et n’est pas valorisé par le système éducatif. Pourtant, les métiers, avec les nouvelles machines, sont moins pénibles et offrent des salaires corrects”, estime Marine Eteve, chargée du recrutemen­t.

Malgré les débouchés, le centre de formation industriel et technologi­que, créé par le Groupe des industries métallurgi­ques de la région parisienne (GIM), a aussi des difficulté­s à remplir ses promotions. Car si les coûts de la formation sont pris en charge par la région ou Pôle emploi, les apprenants ne bénéficien­t pas toujours d’une rémunérati­on. “Certains publics, en particulie­r ceux qui sont en fin de droits, cumulent les difficulté­s sociales et financière­s. Celles-ci peuvent perturber le parcours de formation et conduire à des abandons”, regrette Amélie Nave, responsabl­e des partenaria­ts et des relations aux entreprise­s. Pour s’assurer de leur motivation et de leur maîtrise des pré-requis, les candidats, orientés le plus souvent par Pôle emploi, sont soumis à des tests de connaissan­ces et à des entretiens. “Nous cherchons surtout à évaluer leur savoir-être. Ils doivent être en capacité de s’investir dans un cycle d’apprentiss­age durant plusieurs mois”, explique Amélie Nave.

Adieu les notes et l’écriture en rouge sur les copies. Rien ici ne rappelle l’école qui a pu laisser de mauvais souvenirs. En dehors des cours théoriques, les apprenants s’entraînent à utiliser des machines et s’exercent aux gestes profession­nels. “Les personnes ont parfois vécu des échecs dans leur scolarité. Ils ne doivent pas avoir le sentiment de retourner à l’école. Avec une pédagogie adaptée, nous allons les faire pratiquer et leur faire découvrir les réalités du métier”, rassure Christian Vogt, formateur. À l’issue, les apprenants obtiennent un certificat de qualificat­ion paritaire de la métallurgi­e (CQPM).

Selon Amélie Nave, “les taux d’insertion dépassent les 70 %. Avec cette formation, ils retrouvent une estime de soi et une foi dans leurs capacités”.

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