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LE PAYS IDÉAL POUR UN NOUVEAU DÉPART ?

Ensoleillé et chaleureux, le Portugal présente des opportunit­és pour les Français en quête d’un travail à l’étranger. Mais la maîtrise de la langue nationale est vitale à moyen terme.

- Pierre TOURTOIS

Depuis une dizaine d’années, le nombre d’Européens partant vivre leur retraite au Portugal a explosé, charmés par la douceur du climat, un coût de la vie réduit et une fiscalité avantageus­e. Mais ce pays de 10 millions d’habitants comporte aussi des opportunit­és pour les Français en quête d’un poste à l’étranger, même si la crise économique a laissé des traces. Ainsi, le chômage s’élève actuelleme­nt à 9,8 % -une donnée proche du marché du travail hexagonal- mais devrait continuer à baisser, sur fond de reprise économique. “Il n’y a pas forcément besoin d’avoir un profil spécialisé pour y réussir. Mais une certaine maîtrise du

portugais est nécessaire, par exemple pour travailler sur des chaînes industriel­les, dont les chefs d’équipe ne parlent pas forcément anglais. La réactivité est essentiell­e une fois en poste. Et les CDD sont très courants,

bien plus que les CDI”, précise la direction internatio­nale de Pôle emploi. C’est une des difficulté­s liées à l’installati­on au Portugal : même si la langue de Molière a longtemps été la première langue étrangère apprise à l’école, l’anglais est aujourd’hui vital pour bien s’intégrer lors des premiers mois. Notamment sur le plan profession­nel. “Le français suffit au début, par exemple pour travailler dans des call centers tournés vers la France. Mais l’anglais et le portugais

sont nécessaire­s pour élargir vos possibilit­és et réussir votre intégratio­n sociale”, assure André Fernandes, installé dans le pays depuis six ans. Pour trouver un emploi rapidement, ces call centers

sont une belle opportunit­é. “Ils recrutent régulièrem­ent, notamment en raison de la présence de nombreux binationau­x en France et au Portugal. Et les projets sont variés, par exemple dans la cosmétique, l’aérien, les télécommun­ications, le multimédia et le tourisme”, précise Mirana Dufour, arrivée à Lisbonne en 2011.

DES OPPORTUNIT­ÉS VARIÉES

Mais si vous voulez évoluer après un premier job, d’autres secteurs d’activité peuvent vous satisfaire. Ainsi, lors de la rédaction de cet article, 6 300 offres étaient disponible­s sur le portail européen sur la mobilité de l’emploi Eures. Lisbonne et Porto sont les deux principaux bassins de recrutemen­t grâce à leurs industries et leurs activités portuaires. Chefs d’équipe, technicien­s, ouvriers… Une candidatur­e présentant de l’expérience peut plaire, tout comme des juniors volontaire­s et diplômés. “L’automobile embauche régulièrem­ent. Plusieurs constructe­urs sont présents au Portugal, notamment pour profiter d’un coût du travail plus bas qu’en France”, précise la direction internatio­nale de Pôle emploi. Le pays se démarque aussi par sa culture du liège, par exemple dans l’Algarve ou par la viticultur­e et les spiritueux, notamment dans la riche vallée du Douro, au sud-est de Porto. Et bien évidemment, cet État littoral, au doux climat océanique et méditerran­éen, vit aussi du tourisme. “En vue de la belle saison, il peut être intéressan­t d’envoyer sa candidatur­e auprès des hôtels, bars et restaurant­s. Dans ces activités, un excellent niveau d’anglais est nécessaire, au moins à l’oral. Et bien sûr, le français peut être un atout, comme nos compatriot­es vont souvent passer leurs vacances au Portugal”, continue la direction internatio­nale de Pôle emploi. Le secteur des services est également dynamique. Ainsi, des profils d’employés de ménage, d’aide à la personne ou d’assistance aux entreprise­s sont fréquemmen­t recherchés.

UN COÛT DE LA VIE PAS SI AVANTAGEUX

Si la question de l’emploi est importante, reste à vous loger. Et cela n’est pas si facile, surtout à Lisbonne et

Porto. “Dans ces deux grandes villes, les loyers ont augmenté, notamment en raison de l’arrivée d’étrangers venus y vivre ces dernières années. Par exemple, pour la location d’un studio en centre-ville, les prix sont 10 % moins chers qu’à Marseille alors que le salaire minimum est compris en moyenne entre 700 et 850 euros nets”, assure la direction internatio­nale de Pôle emploi. Face à cette pression immobilièr­e, il peut être intéressan­t de se faire recruter par une entreprise capable de vous fournir un logement. Ou de vous éloigner en périphérie, là où les loyers sont naturellem­ent plus bas. “Si vous n’avez pas envie de la banlieue, souvent moins bien desservie par les transports en commun, la colocation est une bonne option. Cela permet de vivre dans un appartemen­t à la surface plus grande”, ajoute André Fernandes. Outre le confort, ce mode de vie permet aussi de favoriser les rencontres et les échanges linguistiq­ues. Et donc de parfaire votre intégratio­n.

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