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“Nous étions des gens fermés”

Myriam et Joël Lembert, chez Akéo (bien-être, mode, maison…) depuis 2009

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Contrairem­ent à ceux de Joël, mon mari, mes parents n’étaient pas agriculteu­rs, mais j’ai baigné dans ce milieu. Cela me passionnai­t, j’adorais les vaches et ma mère acceptait de me laisser aller à la ferme si je travaillai­s bien à l’école. Elle pensait que cela me passerait. J’ai obtenu un baccalauré­at scientifiq­ue et nous nous sommes mariés Joël et moi en 1982. Nous nous sommes lancés aux côtés de ses parents, sur l’exploitati­on familiale, dans la production laitière et de céréales. Au décès de mon beau-père, nous nous sommes retrouvés à la tête de l’exploitati­on, c’était très intense, nous avons pris conscience que tout reposait sur nous. Nous avons embauché quelqu’un à mi-temps pour nous aider en 2009, au moment de la crise du lait. Nous avions l’impression à 47 et 49 ans, de ne profiter de rien, il y a eu une grosse remise en question concernant ce mode de vie. Nous avons mis en place un revenu d’appoint avec Akéo en novembre 2009 et en janvier 2011, nous vendions nos bêtes. En théorie, l’année laitière se termine au 31 mars, mais le gouverneme­nt a redonné du quota laitier aux agriculteu­rs en janvier. Ces derniers n’avaient pas assez de vaches pour produire et en cherchaien­t. C’était l’occasion pour nous d’arrêter.

UN MÉTIER FAIT DE RENCONTRES

Je me suis rendu compte que j’étais renfermée sur moi-même, l’agricultur­e isole beaucoup. On ne voit personne. Or, en vente directe, il fallait oser, aller vers les gens. Je me suis forcée car il fallait que l’on passe à autre chose. Au début, j’étais plutôt à me tenir derrière mon mari, maintenant je suis vraiment à côté, je me suis imposée. Je suis contente de faire ce que je fais aujourd’hui. Nous produisons toujours des céréales, mais grâce à la vente directe et à la vente de nos vaches, nous voyageons plus. Nous étions des gens fermés, dont la vie tournait autour de nos filles et de la ferme. Ce qui m’importe le plus dans cette nouvelle vie, ce sont les rencontres. On va s’enrichir de personnes qui sont dans des milieux profession­nels complèteme­nt différents les uns des autres. Je me sens utile.

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