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VDI, l’indépendan­ce protégée

En 2018, le statut de VDI (vendeur à domicile indépendan­t) fête ses 25 ans. Ce qui fut une révolution dans le monde de la vente directe ne manque pas d’avantages et se veut simple dans le but d’encourager ceux qui le souhaitent à se lancer. Le point avec

- Julie TADDUNI

Quand et pourquoi le statut de VDI a-t-il vu le jour ?

Il a été créé à l’initiative de la Fédération de la vente directe afin de sécuriser juridiquem­ent les réseaux. À l’époque, il n’existait pas de statut allégé pour les petits indépendan­ts, cela représenta­it une série de risques juridiques. Chaque société faisait les choses différemme­nt. Par conséquent, le dialogue avec l’administra­tion était complexe. En 1993, le statut spécifique de VDI a donc vu le jour et il a été renforcé en 1994 avec la fixation concrète de seuils de taux en matière de cotisation­s sociales. L’intérêt était d’ancrer dans la législatio­n un statut de petit indépendan­t sans expérience, permettant de mettre le pied à l’étrier en supprimant les risques juridiques. L’idée était que les vendeurs soient libres dans leur relation avec les entreprise­s, mais soient reconnus comme des salariés au niveau des cotisation­s sociales. C’était une garantie de souplesse et de simplicité.

Quels sont les avantages côté entreprise mais aussi vendeur ?

Si l’on s’intéresse à l’aspect commercial, cela représente une simplicité de l’engagement contractue­l et donc une souplesse administra­tive. Il n’y a pas d’inscriptio­n à un registre

profession­nel nécessaire, les démarches sont très allégées… Il suffit simplement de s’inscrire sur le site du CFE Urssaf (Centre de formalités des entreprise­s). C’est encore plus simple que de devenir micro-entreprene­ur. Grâce au statut de VDI, la société est sécurisée car son vendeur ne peut que faire de la vente à domicile. Ainsi, pas de risques de retrouver ses produits commercial­isés sur Le Bon Coin par exemple. Quant au vendeur, il n’aura qu’à se concentrer sur son activité commercial­e car tout est fourni par l’entreprise : bons de commande, fournisseu­rs, formation…

Un autre aspect intéressan­t est lié à la protection sociale…

Pour le VDI c’est très transparen­t. Les cotisation­s sont prélevées à la source et payées à l’Urssaf. Les entreprise­s doivent effectuer les déclaratio­ns et quelques démarches mais c’est le prix à payer pour rendre le statut attractif et cela incite les gens à se lancer. En outre, le VDI cotise automatiqu­ement pour sa Sécurité sociale, sa retraite, pour les accidents du travail et maladies profession­nelles. Il bénéficie en cela de la même protection que les salariés et cela se déclenche à partir de seuils très bas. Le taux de cotisation est intéressan­t car pensé à partir d’une assiette forfaitair­e de rémunérati­on, et non pas sur ce qui a réellement été gagné. Le statut représente aussi des avantages fiscaux avec une exonératio­n de TVA propre à tous les petits indépendan­ts. En plus, tous les VDI sont également exonérés

“C’est encore plus simple que de devenir microentre­preneur”

de cotisation foncière, sans limite de durée, dès lors que leur rémunérati­on est inférieure à 16,5 % du plafond annuel de la Sécurité sociale [soit 6 556 euros pour les rémunérati­ons brutes perçues en 2017, ndlr].

Quel est l’objectif de ce statut ?

Cet ensemble de dispositio­ns favorables a clairement vocation à être un accompagne­ment pour l’activité indépendan­te. L’idée est de favoriser et d’encadrer le lancement de la personne qui souhaite faire de la vente à domicile. En revanche, la loi prévoit qu’il faudra changer de statut si le vendeur atteint une rémunérati­on brute annuelle supérieure à 50 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (soit 19 866 euros pour 2018). Il devra se diriger vers un statut plus profession­nel, comme par exemple celui d’agent commercial, ou créer sa propre structure !

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