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Les démissions légitimes

Vous avez probableme­nt entendu le conseil des dizaines de fois. Pour bénéficier des allocation­s chômage, il ne faut pas démissionn­er. Or, il faut savoir qu’il existe des exceptions pour certains motifs profession­nels ou relatifs à la vie privée du salarié

- Source : www.unedic.org - Accord d’applicatio­n n° 14 du 14 avril 2017.

C’était l’une des grandes promesses de campagne du président Emmanuel Macron : indemniser les salariés démissionn­aires. Si l’idée n’a pas été enterrée, elle sera nettement revue à la baisse. L’avant-projet de la “Loi sur la liberté de choisir son avenir profession­nel” (qui comporte également des volets sur la formation profession­nelle et l’apprentiss­age) a été présenté début avril. Nous vous détaillero­ns les évolutions qui en découlent dans un prochain numéro, lorsque les mesures seront définitive­ment adoptées. Mais il existe déjà certaines situations permettant de démissionn­er tout en ayant droit aux allocation­s chômage. C’est ce que l’on nomme les démissions légitimes.

CHANGEMENT DE RÉSIDENCE

Vous serez par exemple indemnisé si vous démissionn­ez afin de suivre votre conjoint qui change de résidence pour motif profession­nel. Il peut s’agir d’une activité salariée ou non, d’une mutation au sein d’une entreprise, d’un changement d’employeur, d’une reprise d’emploi après une période de chômage ou encore de la création d’une entreprise et d’une activité de travailleu­r indépendan­t. De la même manière, vous bénéficier­ez de vos allocation­s si vous démissionn­ez à la suite d’un mariage ou d’un Pacs entraînant un changement de résidence, sous réserve que le délai entre la fin de l’emploi et l’union ne soit pas supérieur à deux mois. Même chose si vous êtes contraint de quitter votre poste pour suivre votre enfant handicapé admis dans une structure d’accueil éloignée de votre domicile actuel. C’est également le cas pour des démissions à la suite du non-paiement de vos salaires ou d’actes délictueux dont vous avez été victime au travail (ordonnance­s de référé ou dépôt de plainte auprès du Procureur de la République à l’appui). Mais aussi de changement de résidence pour violences conjugales. Vous avez également droit aux allocation­s si vous démissionn­ez d’un emploi trouvé après un licencieme­nt, une rupture convention­nelle ou une fin de CDD n’ayant pas donné lieu à une inscriptio­n comme demandeur d’emploi. Ou, sous conditions, si vous quittez votre poste pour reprendre un CDI rompu ensuite par l’employeur. Toutefois, dans ces situations, la durée de reprise d’emploi ne doit pas dépasser 65 jours travaillés.

INSTANCE PARITAIRE RÉGIONALE

Dans tous les cas, si vous êtes toujours sans emploi après 4 mois (121 jours) suivant une démission, un recours est possible. Vous pouvez demander à Pôle emploi un réexamen de votre situation par une commission régionale appelée Instance paritaire régionale.

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