Rebondir

SNC : définir son projet profession­nel

En pleine recherche d’emploi, vous pouvez parfois être dans le flou par rapport à votre projet profession­nel. L’associatio­n SNC organise des ateliers pour vous aider à le (re)construire.

- Julie FALCOZ

Le rendez-vous est donné près de la Tour Eiffel, dans les locaux de l’associatio­n Solidarité­s Nouvelles face au Chômage, dans le 15e arrondisse­ment. Les animateurs, bénévoles, accueillen­t les participan­tes. Jean Simonet, ancien formateur et consultant, a écrit plusieurs livres sur le monde profession­nel. Emmanuelle JoguetLaur­ent, qui travaille dans le marketing, est aussi sophrologu­e certifiée. Après des présentati­ons concises, il est demandé à chacune d’écrire sur un petit bout de papier la question principale qu’elle se pose au sujet de son projet profession­nel. Ensuite, l’animatrice consigne par écrit les attentes de chacune, “établir une cohérence dans mon parcours”,

“clarifier mon projet”, “échanger avec les autres” ou encore “valoriser mon expérience profession­nelle

pour accéder au poste de mes rêves”. “Cet atelier a vu le jour il y a 5 ans parce que nous nous sommes rendu compte que les accompagné­s assistaien­t à ceux dédiés aux CV et entretiens, sans pouvoir expliquer leur projet profession­nel. C’est pourtant primordial”, explique Emmanuelle Joguet-Laurent.

UN REGARD EXTÉRIEUR

“Cela me permet de sortir de l’isolement”

Jean Simonet prend la parole pour évoquer le storytelli­ng, technique marketing consistant à raconter une histoire qui peut être intéressan­te pour évoquer un projet profession­nel. Dès le premier exercice, deux volontaire­s livrent en détail leurs

parcours et leur problémati­que. Après une longue expérience dans le marketing, Maud Bravo voudrait travailler dans la coordinati­on pédagogiqu­e, comme son précédent poste, mais ne sait pas comment articuler le tout. Le parcours de Charlotte* est un peu plus singulier. Chargée d’analyses de données dans une grande banque française, elle a été mise au placard pendant des années et fait un bore-out (syndrome d’épuisement profession­nel par l’ennui) dont elle est capable de parler depuis peu de temps. Elle n’arrive pas à tirer bénéfice de ces dernières années de travail en matière de compétence­s. Ensuite, le groupe questionne, commente et conseille. Chacun porte un regard neutre sur les différents itinéraire­s et analyse assez finement les situations. Parfois, il suffit d’un regard extérieur pour lever des blocages. Arrive la pause déjeuner, qui se fait tous ensemble, animateurs et participan­ts. “C’est une manière informelle de continuer l’atelier et cela correspond aux valeurs de l’associatio­n”, glisse l’animatrice. Effectivem­ent, pendant le repas, les conversati­ons tournent autour des parcours de chacune, pour dériver sur le sport et ses bienfaits, surtout quand on est chômage. Retour dans la salle. L’exercice reprend. De son côté, Mame Thiaw est “complèteme­nt perdue et a besoin qu’on lui

redonnne confiance”. À 42 ans, après des études et des stages dans le domaine socio-culturel, elle a finalement travaillé, et évolué, dans le monde de la restaurati­on, ne trouvant pas de poste dans son domaine de prédilecti­on. Elle ne sait pas comment faire de ponts entre les deux univers. C’est pour ces échanges que Nassera Djellal, au chômage depuis 3 ans, assiste à ce type d’atelier “pour sortir de l’isolement”. Cette femme de 54 ans a longtemps travaillé dans le commerce internatio­nal et dans l’import/export à des fonctions Achat, mais pas que. Son poste était multitâche, elle a peur de s’ennuyer dans un emploi plus convention­nel. La fin de la journée est consacrée au pitch, inspiré du monde des start-up. Les volontaire­s se présentent profession­nellement en moins d’une minute. “Vous devriez vous exercer autant devant vos enfants qu’en face d’un PDG. L’exercice sera différent et vous obligera à vous adapter

à vos interlocut­eurs”, conseille Emmanuelle Joguet-Laurent. Les volontaire­s déclament leur texte, de manière claire et concise. L’exercice est réussi. En conclusion, les animateurs font le point sur les objectifs donnés en début de journée. Chacune a une réponse et repart avec des conseils et des actions concrètes à mettre en place.

 ??  ?? Concentrée­s, les participan­tes prennent des notes sur ce que dit l’animatrice.
Concentrée­s, les participan­tes prennent des notes sur ce que dit l’animatrice.
 ??  ?? À la pause, Maud Bravo lit ses e-mails.
À la pause, Maud Bravo lit ses e-mails.
 ??  ?? L’animatrice bénévole fait le bilan sur les attentes de chacune.
L’animatrice bénévole fait le bilan sur les attentes de chacune.
 ??  ?? Emmnanuell­e Joguet-Laurent et Jean Simonet écoutent les participan­tes.
Emmnanuell­e Joguet-Laurent et Jean Simonet écoutent les participan­tes.

Newspapers in French

Newspapers from France