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Pause parentale : Valorisez-la auprès des recruteurs !

Retrouver une activité profession­nelle après l’avoir interrompu­e n’est jamais chose simple. Cela peut être encore plus difficile quand cette pause a été prise pour élever ses enfants. Pourtant, il existe quelques astuces pour valoriser par exemple votre c

- Camille BOULATE

“Quand on élève ses enfants, on est complèteme­nt déconnecté de la réalité du marché du travail”

Le retour à l’emploi après une pause dans sa carrière profession­nelle peut être long et semé d’embûches. Quelle que soit la raison, les recruteurs ne voient pas forcément d’un très bon oeil le fait d’interrompr­e son activité. La situation peut être encore plus compliquée lorsque l’on a suspendu celle-ci pour élever ses enfants. Ainsi, la première chose à faire est de ne pas laisser de blancs sur votre CV car les recruteurs sont amenés à percevoir négativeme­nt ce manque d’activité. “Ce que nous recommando­ns, c’est d’indiquer clairement cette période sur son CV, insiste Christine Fussi, conseiller accompagne­ment au sein de l’associatio­n Force Femmes, soutenant les profils de plus 45 ans dans leur projet profession­nel. On voit désormais très souvent le terme ‘Chef de projet de famille’ apparaître sur les CV. Surtout, les personnes sont de plus en plus nombreuses à oser le mettre.” Être fier de ses choix et les assumer, c’est d’ailleurs LA clé de la réussite de votre projet profession­nel. “Suspendre sa carrière pour s’occuper de ses enfants est encore perçu, par de nombreuses personnes, comme une période honteuse. Or il est primordial de ne pas vivre cette pause comme quelque chose de subi mais de montrer au recruteur que vous assumez pleinement cette parenthèse”, insiste Bérangère Touchemann, coach de carrière.

UNE EXPÉRIENCE À PART ENTIÈRE

Mais avant de vous lancer et de commencer à postuler, déterminer votre projet profession­nel reste une étape essentiell­e. Par exemple, en entamant une formation dans un domaine qui vous intéresse ou en effectuant un bilan de votre carrière. C’est d’ailleurs ce qu’a entrepris Ludmilla Zaretsky qui a été esthéticie­nne pendant dix ans avant de se lancer dans la vente à domicile de produits cosmétique­s. “Au moment de mon congé maternité, j’étais de moins en moins épanouie dans mon travail”, indique-t-elle. La jeune femme profite alors de sa grossesse pour faire le point et effectuer un bilan de compétence­s. “Cela m’a permis de me rendre compte que j’appréciais toujours mon métier mais que c’était plutôt la structure pour laquelle je travaillai­s qui ne me rendait pas heureuse”, confie Ludmilla Zaretsky. Surtout, lorsque vous rédigez votre CV, mettez en avant toutes les activités extra-familiales que vous avez pu entreprend­re. Comme la participat­ion à une associatio­n de parents d’élève et/ ou sportive. Et face au recruteur, présentez votre pause parentale comme une réelle expérience, de manière à pouvoir effectuer des ponts avec le monde de l’entreprise. “Utilisez le vocabulair­e profession­nel avec des verbes d’action comme ‘organiser la vie de famille’, ‘gérer un budget et des conflits’, ‘coordonner des projets’... Autant de compétence­s que vous pouvez transposer de la vie personnell­e à la vie profession­nelle”, détaille Christine Fussi. Marie-Anne Ribadeau-Dumas, assistante à la direction générale des services à la mairie du 4e arrondisse­ment de Lyon, estime que les “compétence­s sont les mêmes que l’on soit à la tête d’une famille ou au travail. Malheureus­ement, il est difficile de convaincre les

“Suspendre sa carrière pour s’occuper de ses enfants est encore perçu par beaucoup comme une période honteuse”

recruteurs de cela. En tant que mère au foyer, on a beaucoup de mal à faire comprendre que l’on est une personne compétente et fiable”, déplore-t-elle.

S’EXERCER ET ANTICIPER

Et est quand nécessaire on a de été pratiquer éloigné du un monde maximum du travail, pour se il remettre profession­nels. en selle “Pour et comprendre une personne à nouveau qui s’est les arrêtée codes longtemps, ter”, assure il Bérangère faut un peu Touchemann. de temps pour Une se reconnec- situation vécue par Marie-Anne Ribadeau-Dumas lorsqu’elle a décidé de reprendre une activité profession­nelle après son divorce. “Quand on élève ses enfants, on est complèteme­nt déconnecté de la réalité du marché du travail. J’ai trouvé cette situation extrêmemen­t difficile. Aujourd’hui c’est un fait : le retour à l’emploi des femmes reste compliqué”, confie-t-elle. Ainsi, pour réussir votre démarche, entraînez-vous le plus possible pour éprouver votre discours. “L’une des solutions est de postuler à un maximum d’offres d’emploi afin de décrocher des entretiens. Cela vous permet de roder et d’affiner votre discours”, insiste Bérangère Touchemann. Autre avantage : vous pourrez anticiper et vous préparer aux éventuelle­s questions des recruteurs. “Ils en auront forcément en tête, même si elles ne sont pas posées directemen­t, il faut savoir y répondre voire les devancer”, insiste Christine Fussi. D’où la nécessité de vous faire accompagne­r dans votre démarche, que cela soit par un coach ou une structure dédiée. “Notre objectif est vraiment de leur montrer qu’un congé parental n’est pas un frein, mais un atout. Nombreuses sont les femmes à se demander encore ce qu’elles doivent dire aux recruteurs. Certaines s’interrogen­t même s’il est bon d’évoquer cette période face au potentiel employeur”, détaille la bénévole de Force Femmes. Une problémati­que que peuvent également rencontrer les hommes qui ont interrompu leur carrière pour s’occuper de leurs

enfants. “C’est plus rare, c’est vrai, mais cela existe. Et les recruteurs comprennen­t davantage qu’une femme ait des creux sur le CV, que ce soit dû à des grossesses ou parce qu’elles ont suivi leur conjoint, souligne

Bérangère Touchemann. C’est en effet moins attendu pour un homme. Mais c’est encore une histoire de préjugés et les conseils restent les mêmes : assumez vos choix !”

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