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De professeur d’EPS à agent immobilier

Passionné de sport, Éric Berdin a exercé en tant que professeur d’EPS avant de se tourner vers une carrière d’agent immobilier. Salarié au sein d’une agence dans le Pas-deCalais (62) pendant quatre ans, il décide de se mettre à son compte et de reprendre

- Camille BOULATE

Ne pas baisser les bras face aux échecs reste le crédo d’Éric Berdin. Ce passionné de sport a longtemps voulu faire de sa passion son métier. “C’est pour cela que j’ai fait des études Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives) et que j’ai passé le concours pour devenir professeur d’EPS”, explique-t-il. Mais Éric Berdin échoue à plusieurs reprises et exerce en tant que vacataire, effectuant ainsi des remplaceme­nts ponctuels dans des établissem­ents, jusqu’en 2009. “Au bout du troisième échec, je me suis rendu compte qu’il fallait que je passe à autre chose. Puis, j’ai pris conscience que je n’étais peut-être pas fait pour ce métier-là”, ajoute Éric Berdin. C’est à cette période que le jeune homme amorce son projet de création d’entreprise : ouvrir une salle de sport. Mais après avoir trouvé le local idéal, il ne parvient pas à réunir les fonds nécessaire­s pour lancer son activité. “Cela s’est joué à quelques mois. J’étais suivi par la Banque Populaire de Liévin qui gérait les projets localement tant que les besoins financiers ne dépassaien­t pas la somme de 250 000 euros. Or, entre le moment où j’ai trouvé l’emplacemen­t et celui où je devais valider mon projet auprès de la banque, la politique a changé et le plafond a été abaissé à 200 000 euros, indique Éric

Berdin. Du coup, la décision s’est prise au niveau régional, et comme à cette époque sur la région de Lille, de nombreuses salles de sport se sont cassées la figure, mon projet n’a pu aboutir.”

SE FORMER SUR LE TERRAIN

Après cet échec, Éric Berdin ne s’est pas démotivé et s’est focalisé sur un nouveau projet : l’immobilier. “Pendant mes études, j’avais acheté un appartemen­t avec mon frère pour le mettre en location. J’avais vraiment apprécié le contact avec l’agent immobilier et je me suis dit que ce n’était pas une mauvaise idée de se lancer dans ce secteur d’activité”, se souvientil. Ses CV sous le bras, Éric Berdin se rend dans les agences immobilièr­es proches de son domicile

dans l’espoir de décrocher un emploi. “Je comptais en visiter 5 ou 6. Mais dès la première, j’ai été très bien reçu et on m’a fait passer un entretien avec la responsabl­e d’agence et le directeur commercial, se

souvient-il. Tous les deux étaient très intéressés par mon profil mais le hic restait que je n’avais aucune expérience dans le métier. Ils ont tout de même accepté de me donner ma chance.” Sur le terrain, Éric Berdin apprend tout du métier d’agent immobilier et prend rapidement ses marques. Dix mois après son embauche, il est nommé responsabl­e d’une nouvelle agence, située à Liévin. “Dès le départ, j’avais indiqué que je ne souhaitais pas rester simple salarié mais aussi faire du management. C’est comme enseigner au final, sauf que l’on est face à des adultes”, confiet-il. Un poste auquel Éric Berdin est resté jusqu’en 2012, date à laquelle le réseau pour lequel il travaillai­t, Arcadim, est passé sous le giron du Crédit Agricole. “Le projet que l’on me proposait ne me plaisait pas du tout, j’ai donc décidé de me mettre à mon compte en rachetant une agence Boost Immo à Lens. Celle-ci faisait partie d’un groupement de plusieurs agences, donc la marque ne m’appartenai­t pas mais

j’étais à la tête de mon entreprise. Et c’est vraiment ce

que je voulais.” Éric Berdin restera deux ans installé à Lens avant de déménager son agence immobilièr­e dans une ville voisine, à Avion.

NE JAMAIS DOUTER

C’est finalement fin 2017 que l’agent immobilier

rejoint l’enseigne Era. “Je ne cherchais pas vraiment un réseau de franchise, mais la personne qui gérait la marque Boost Immo s’était rapprochée de l’enseigne et m’a conseillé de faire de même. Au final, elle n’a pas rejoint Era, alors que moi si”, raconte Éric Berdin. Une décision que ce dernier ne regrette pas, au contraire. “Aujourd’hui, je bénéficie d’un réel accompagne­ment, tant sur le métier que sur le

management. Car c’est parfois compliqué : je suis quelqu’un qui mise beaucoup sur la discussion mais parfois, il faut savoir trancher, explique-t-il. Et ce n’est jamais évident. Era me permet de m’améliorer sur ces points-là.” Désormais, Éric Berdin envisage d’ouvrir une seconde agence. “J’ai aussi d’autres projets en cours, toujours dans l’immobilier”, ajoutet-il. Pour lui, la clé pour réussir reste d’aller au bout

de ses objectifs. “À titre personnel, je n’aime pas l’échec. Je voulais vraiment réussir quelque chose et ma force de caractère m’a permis de continuer,

insiste-t-il. Alors, si j’ai un conseil à donner, quand on a un projet il faut aller au bout, quitte à ce que cela n’aboutisse pas. Car il ne faut pas vivre avec des regrets.”

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