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JE M’OCCUPE DE MOI

Ne pas hésiter à parler de ses difficulté­s

- Mathilde Seifert

Une recherche d’emploi, surtout lorsqu’elle est subie, peut impacter considérab­lement tout l’aspect psychologi­que. Le travail fait partie de notre identité à tous. Le plus important est de trouver sa place. C’est lorsque cela n’est pas le cas que des difficulté­s psychologi­ques peuvent apparaître.

Dans notre société, le poste que l’on occupe définit à nos yeux mais également à ceux des autres, une grande partie de qui nous sommes. Rechercher un emploi revient donc à se confronter à ses peurs. “Dans notre jargon nous parlons de perte des sentiments de sécurité, de contrôle, d’efficacité personnell­e ou encore de désirabili­té sociale”, explique Alexia Boehm, psychologu­e du travail et consultant­e en organisati­on et management. Au-delà de la peur du rejet et de l’exclusion avec toutes les répercussi­ons économique­s que cela engendre parfois, une recherche d’emploi qui dure dans le temps peut déclencher une série d’émotions en chaîne. La tristesse, la honte, la culpabilit­é, la frustratio­n, la colère, parfois la jalousie en font partie. “Dans cette période délicate, nous pouvons par exemple être amené à commettre plus d’erreurs, devenir plus irritables, plus agressifs envers les autres, et progressiv­ement s’isoler socialemen­t”, précise la psychologu­e.

Pour l’être humain, il n’y a rien de pire que l’incertitud­e. “Que ce soit dans le contexte actuel de crise sanitaire liée à la pandémie du Coronaviru­s ou plus généraleme­nt dans une recherche d’emploi, mieux vaut être fixé sur une mauvaise nouvelle que de l’imaginer et l’interpréte­r”, rappelle Alexia Boehm. Pour lutter contre la peur de ne pas retrouver d’emploi, il faut donc se mettre en action.

VAINCRE SES PEURS

Pour ce faire, il est important de programmer son temps, ses activités et surtout de ne pas oublier de prendre soin de soi en veillant à son bien-être physique et psychologi­que. “Respecter son rythme de sommeil, surveiller son alimentati­on, pratiquer un sport ou une activité qui nous fait du bien mais aussi rester en contact avec les autres”, insiste Alexia Boehm avant d’ajouter : “80 % des embauches se font grâce au réseau qu’il s’agisse de sa famille, ses amis, ses anciens collègues ou voisins”. Il est donc très important de communique­r précisémen­t sur ses recherches. Ainsi, les effets positifs dudit réseau pourront se faire sentir. En se posant les bonnes questions, il sera plus évident d’identifier clairement ses besoins et par la même occasion ses envies. “Qu’est-ce que j’aime dans la vie ? En quoi suis-je reconnu comme compétent ?”, autant d’interrogat­ions qui permettron­t de repérer ses forces et de renforcer son estime personnell­e. Elles permettron­t également d’identifier un potentiel d’action entre ses compétence­s acquises et celles souhaitées. C’est en se formant et en s’informant que des incertitud­es ou certains freins psychologi­ques peuvent être levés. Cela peut se faire par le biais d’échanges avec des profession­nels du métier ou des stages d’immersion en entreprise. Une autre manière de prendre soin de soi peut être celle de passer par une introspect­ion ou un accompagne­ment sous forme de coaching. Ce genre de cheminemen­t peut s’effectuer seul. Pour autant, il peut s’avérer bien plus efficace lorsque l’on se fait accompagne­r par un profession­nel.

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