Rebondir

Rebondir vous donne la parole !

-

Bonjour, En ce temps difficiles de confinemen­t, mon patron me demande pour la reprise de faire des heures supplément­aires (une journée exactement) gratuiteme­nt. Je suis coiffeuse à temps partiel. Je ne sais pas comment gérer cette annonce car je ne veux pas être pénalisée plus tard ou être montrée du doigt. Comment puis-je faire pour trouver un arrangemen­t légal ? Une récupérati­on de mes heures plus tard ? Alice Jcn

La réponse de Valérie Duez-Ruff, avocate aux barreaux de Paris et de Madrid, membre du Conseil National des Barreaux et ancien membre du Conseil de l’Ordre de Paris

Par principe, un salarié ne peut pas refuser d’effectuer des heures supplément­aires demandées par son employeur. Son refus peut entraîner une sanction, susceptibl­e d’aller jusqu’au licencieme­nt pour faute grave. Toutefois, le salarié est en droit de refuser une telle demande en cas d’abus de droit de son employeur, comme par exemple, en cas de non-paiement des heures effectuées, cass.soc 7 décembre 1999, 97-42.878). Dans ces conditions, vous pouvez refuser la demande de votre patron. Néanmoins, dans le contexte de crise économique actuelle, votre employeur, sous pression financière, pourrait très mal réagir à un refus et vous licencier. Vous pourriez alors contester la rupture devant le Conseil de Prud’hommes et demander des dommages et intérêts en raison du préjudice subi. Si vous préférez éviter le conflit, vous pouvez faire une propositio­n d’arrangemen­t qui démontrera que vous avez compris son besoin d’investisse­ment de l’équipe pour la pérennité de l’entreprise mais dans le respect de vos droits essentiels, comme celui d’obtenir une rémunérati­on en contrepart­ie de son travail.

Newspapers in French

Newspapers from France