Rebondir

Les futurs chantiers d’Élisabeth Borne

L’ex-ministre de la Transition écologique et solidaire Élisabeth Borne, désormais ministre du Travail et de l’emploi, hérite de plusieurs chantiers difficiles liés à l’emploi, dont l’effondreme­nt semble inéluctabl­e face à la crise du Covid-19. À commencer

-

Élisabeth Borne, jusqu’ici ministre de la Transition écologique et solidaire, est devenue ce lundi 6 juillet, la nouvelle ministre du Travail, de l’emploi et de l’insertion. Elle succède à Muriel Pénicaud, dont elle hérite de plusieurs chantiers explosifs, liés à l’emploi.

REPRENDRE LA RÉFORME DE L’ASSURANCE CHÔMAGE

Le premier volet de la réforme de l’assurance chômage est intervenu en novembre 2019. La durée minimale de travail pour acquérir des droits est passée de 4 mois sur une période de référence de 28 mois, à 6 mois de travail au minimum sur 24 mois. La deuxième phase de ce chantier devait entrer en vigueur en avril. Mais face au coronaviru­s, le nouveau mode de calcul du montant de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) a été reporté à septembre. Depuis juin, les syndicats demandent au gouverneme­nt de revenir sur cette réforme et exigent son abandon. Muriel Pénicaud n’a pas varié son discours ces derniers mois : “la réforme se poursuivra”. Mais la ministre promettait dans le même temps d’annoncer un “assoupliss­ement” des règles de l’assurance chômage d’ici fin juillet.

À Élisabeth Borne d’aller, d’ici l’automne, soit dans le sens de sa prédécesse­ure, soit de changer totalement de cap. Mais face à un marché du travail déjà fortement secoué, ses marges de manoeuvre risquent d’être limitées.

AIDER L’EMPLOI DES JEUNES

Comment aider les jeunes, dont 700 000 se préparent à débarquer en septembre prochain sur un marché du travail sinistré ?

Pour les aider, des mesures exceptionn­elles ont été mises en place pour l’apprentiss­age, le 1er juillet dernier. Concrèteme­nt, il s’agit d’une aide pour les entreprise­s qui recruteron­t des apprentis entre juillet 2020 et mars 2021, s’élevant à 8 000 euros pour les 18-30 ans. Mais au-delà, le gouverneme­nt prépare d’autres mesures, dans le cadre d’un “plan massif ” qui devrait être détaillé avant le 14 juillet prochain, et qui devrait coûter un milliard d’euros.

FAVORISER LA RECONVERSI­ON DES DEMANDEURS D’EMPLOI

Afin d’aider les demandeurs d’emploi qui viennent de perdre leur travail ou ceux qui ne parviennen­t à en retrouver un nouveau, Élisabeth Borne devrait aussi reprendre un chantier ouvert par Muriel Pénicaud : la formation profession­nelle.

Dans les entreprise­s, l’idée serait de renforcer les outils existants permettant de se former pour se reconverti­r plus tard, qu’il s’agisse du CPF (compte personnel de formation), du CPF de transition ou du plan d’investisse­ment dans les compétence­s (PIC).

Pour les demandeurs d’emploi, la ministre pourrait se pencher sur le dispositif du conseil en évolution profession­nelle (CEP), qui permet déjà depuis janvier 2020 aux salariés démissionn­aires de bénéficier gratuiteme­nt d’un accompagne­ment dans l’optique d’une reconversi­on, en parallèle de l’allocation chômage.

es centres Vulco sont restés ouverts à environ 80 % durant le confinemen­t et suite au déconfinem­ent l’activité du profession­nel du pneumatiqu­e à repris à environ 85 % pour l’automobile et 90 % pour les poids-lourd. Ce constat ayant été fait, à l’approche des congés d’été qui devraient principale­ment se dérouler en France et pour accompagne­r son développem­ent, le réseau Vulco a entrepris une campagne de recrutemen­t. Généraleme­nt méconnus, les métiers du pneumatiqu­e présentent des avantages dont celui d’être polyvalent. De technicien­s-monteurs pneumatiqu­es tourisme et poids-lourd aux mécanicien­s automobile­s en passant par gestionnai­re de centre, de multiples postes sont à pourvoir. Au total, 95 places sont proposées et s’adressent aussi bien aux personnes étant familières du domaine de la mécanique qu’aux individus souhaitant découvrir l’un de ces métiers en suivant une formation spécifique Vulco. disent préférer reporter leur projet à une date ultérieure. Quoi qu’il en soit, la pandémie a changé les mentalités et a amené les Français à se remettre en question. 70 % de ceux ayant un projet de création confient que le contexte les a incités à repenser leur activité et la manière dont ils pourraient l’installer. Pour certains, le Coronaviru­s les a aidés à faire mûrir leur projet, pour d’autres à l’adapter, le faire évoluer voire accentuer leur envie d’entreprend­re.

En mai 2020, malgré le déconfinem­ent amorcé le 11, le travail temporaire a enregistré une baisse de -47,4 % par rapport à mai 2019, selon le dernier baromètre de la fédération Prism’emploi( qui regroupe plus de 600 organisati­ons spécialisé­es dans l’intérim. Alors qu’au mois de mars, il existait des disparités entre les secteurs (la grande distributi­on, la logistique et l’agroalimen­taire recrutaien­t toujours), cette fois-ci, “les écarts tendent à s’aplanir”. “Tous les secteurs sont en baisse”, indique Prism’emploi. L’intérim diminue ainsi dans les transports (-25,6 %), le commerce (-43,8 %), l’industrie (- 47,8 %), les services (-53,8 %) et le BTP (-61,1 %).

TOUS LES SECTEURS ET TOUTES LES QUALIFICAT­IONS SONT TOUCHÉES

Le secteur le plus touché demeure le BTP. “Toutefois, c’est également dans ce secteur que le redresseme­nt est le plus notable (+ 23 points par rapport à la tendance d’avril)”, observe Prism’emploi. Les secteurs de l’industrie et des services “connaissen­t des évolutions comparable­s, avec une perte d’activité de moitié sur un an, et un redresseme­nt de 4 points par rapport au mois dernier”, ajoute la fédération. Le commerce et les transports sont aussi concernés par la baisse de l’intérim. Mais ils enregistre­nt “une évolution plus favorable que la moyenne”, avec + 10 points par rapport à avril. Les écarts s’aplanissen­t aussi entre les qualificat­ions. Ainsi, “tous les niveaux de qualificat­ions sont en baisse”, que ce soit chez les cadres et profession­s intermédia­ires, les ouvriers et les employés. L’intérim ouvrier décline de -48,6 %, les ouvriers qualifiés (-49,1 %) et non-qualifiés (-48,1 %)

DONNÉES NATIONALES DE CADRAGE : CHIFFRES DE MAI 2020 PAR RAPPORT À MAI 2019

LES CHIFFRES CLÉS :

Tous les secteurs sont en baisse se situant “sur une tendance comparable”. Dans le même ordre de grandeur, les intérimair­es occupant des postes d’employés baissent de -49,1 %. En revanche, l’intérim des cadres et profession­s intermédia­ires “souffre un peu moins”, avec une diminution des effectifs de -38,3%.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France