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ENTERRÉE, LA LETTRE DE MOTIVATION ?

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Beaucoup des recruteurs interrogés ont dit ne pas regarder les lettres de motivation, même s’ils reconnaiss­ent qu’elle peut encore être demandée. Attention dans ces cas-là à ne pas faire de copier/coller d’une autre lettre : "Il faut partir de l’actualité de l’entreprise, de ses produits afin d’expliquer ce qu’on a compris de la société à laquelle on postule et en quoi ses compétence­s correspond­ent. Il ne faut surtout pas refaire son CV", préconise Flavien Chantrel. Si la lettre de motivation n’est pas explicitem­ent demandée, un e-mail d’accompagne­ment doit cependant être rédigé, rappelant au moins le poste pour lequel on candidate. "Il faut faire l’effort d’écrire ne serait-ce que 'Bonjour, je vous remets mon CV pour tel poste', c’est mieux", constate John Valentin.

l’assistant de correction de Word", insiste Flavien Chantrel. Éviter aussi les adresses e-mail loufoques, utilisant des surnoms ou des jeux de mot. "Le candidat doit comprendre qu’il est dans un cadre profession­nel et non amical. De même postuler avec l’adresse e-mail de son conjoint ou de ses parents envoie un mauvais message au recruteur", met en garde Yannick Ragot. La photo est quant à elle déconseill­ée, sauf pour les démarches spontanées où le candidat dépose son CV directemen­t dans les entreprise­s. "Cela permet de mettre un visage sur un nom", explique Yannick Ragot.

DE L’IMPORTANCE DES SOFT SKILLS

Attention : ce n’est pas parce qu’il doit être simple que le CV doit faire l’impasse sur le savoir-être et se focaliser sur le savoir-faire. En effet, les recruteurs sont de plus en plus sensibles aux softs skills et non plus seulement aux hard skills : d’après l’étude Hellowork, 65 % des recruteurs jugent les "soft skills" très importante­s. Il s’agit donc de ne pas parler que de ses compétence­s techniques mais aussi de son esprit d’équipe, de son autonomie, de sa curiosité, de sa capacité d’adaptation, etc… "Le savoir-être doit apparaître dès le CV : deux-trois qualités doivent être mises en avant", avance Yannick Ragot. Le savoir-être est évidemment encore plus important lors de la deuxième étape du recrutemen­t : l’entretien d’embauche. Il s’agit de présenter ses qualités, de se montrer sous son meilleur jour tout en restant soi-même. Pas facile ! Pour Sébastien

Sanchez, c’est en étant honnête et transparen­t qu’on est le meilleur. "Il ne faut pas entrer dans le jeu de répondre ce qu’attend le recruteur mais être naturel", exhorte Virgine Foyard. En effet, le recruteur cherche quelqu’un qui correspond aux valeurs de l’entreprise, pas le gendre idéal. "Le recruteur va s’assurer que la personne s’adaptera bien à la culture de l’entreprise ou du service", approuve John Valentin, président de GE RH Expert. Les recruteurs interrogés lors de l’étude Hellowork disent que les pires défauts d’un candidat lors d’un entretien sont trop de nonchalanc­e (70 %) ou l’arrogance (69 %). Il faut donc se situer entre les deux.

Attention également à être propre, poli, à éviter le langage familier. Virginie Foyard, par exemple, n’aime pas les termes tels que "boîte" au lieu "d’entreprise". Clara Verriest insiste quant à elle sur la ponctualit­é. "Pour les recruteurs, cela est synonyme de fiabilité".

à préparer ? Il faut évidemment se préparer à parler de son parcours, notamment s’il y a eu des trous, des licencieme­nts… Il faut pouvoir apporter des éléments sans pour autant critiquer ses anciens employeurs.

"C’est une règle d’or, cela renvoie une mauvaise image", pointe Virgine Foyard. Ludivine Ziegler conseille d’arriver à l’entretien avec son CV imprimé pour pouvoir justement parler de son parcours en s’appuyant dessus. Le recruteur posera également forcément la question, parfois de manière détournée, des qualités et des défauts. "Éviter les lieux communs comme 'je travaille trop'. Il vaut mieux dire qu’on aime faire de blagues, qu’on est impatient ou même radin : cela en révèle davantage sur qui est la personne", présume Virginie Foyard. Le candidat peut également préparer des questions qu’il posera lui lors de l’entretien.

"L’entretien doit être un échange, un dialogue. Le candidat ne doit pas rester passif ", met en garde Ludivine Ziegler. "Il est attendu que le candidat pose des questions car cela démontre un intérêt pour le poste. Cela peut être sur l’organisati­on de l’équipe, les tâches au quotidien, les logiciels utilisés…", énumère Virginie Foyard. Attention, cependant à ne pas se focaliser en premier lieu et uniquement sur la rémunérati­on, les tickets restaurant et les vacances. Éviter également les questions dont les réponses se trouvent sur la page d’accueil du site internet de l’entreprise. Virginie Foyard conseille enfin d’envoyer un e-mail à la suite de l’entretien, un ou deux jours après, afin de remercier d’avoir été reçu mais aussi de rappeler ce qu’on a compris du poste et de l’entreprise. Une petite piqûre de rappel généraleme­nt appréciée par les recruteurs et qui permet de réellement rester dans leur tête.

Sébastien Sanchez recommande vivement aux personnes en recherche d’emploi d’être présentes sur les réseaux sociaux. "Les recruteurs s’y rendent de plus en plus pour trouver des candidats", souligne-t-il. Il faut donc être présent sur les réseaux sociaux profession­nels comme LinkedIn mais aussi sur les plates-formes d’offres d’emplois. Attention cependant à ce que le profil soit bien à jour. Mais aussi à ce que le recruteur ne voit que le profil profession­nel et n’accède pas à des photos d’ordre personnel. Yannick Ragot conseille de se googliser afin de voir ce qu’il en ressort pour pouvoir corriger le tir si besoin.

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