EN ENTRETIEN
Votre voix, une arme pour captiver les recruteurs
Vous avez préparé minutieusement votre entretien d’embauche, de votre argumentaire à votre tenue. Mais vous êtes-vous entraîné à parler ? L’expression vocale représente 40 % de la communication. Et votre voix sera votre meilleur allié pour convaincre vos interlocuteurs.
Vous avez soigné votre discours et votre accoutrement. Mais vous avez peut-être oublié un outil d’une efficacité redoutable : votre voix. “Comment convaincre un interlocuteur quant à sa motivation ? Par le ton de la voix. À travers votre expression orale, un recruteur peut déceler votre stress ou vos hésitations. Et cela peut être décisif ”, analyse Violette Thouzeau, coach en prise de parole et en employabilité.
D’après des études de l'université de Californie, les mots représentent 7 % d’une communication. “Tout le reste, c’est ce que l’interlocuteur voit (53 %), et la voix compte pour 40 %. Ce qui signifie qu’il faut faire attention aux intonations, au niveau sonore, au rythme de votre voix. Si elle est mal maîtrisée, elle peut transmettre de mauvais messages”, explique Violette Thouzeau. Au candidat de se préparer à “l’art oratoire” des comédiens. “Pour avoir une expression orale claire, il faut d’abord avoir les idées claires. Cela évite d'avoir une voix hésitante et stressée. En préparant votre discours, vous limiterez les risques de bafouiller, mais aussi parler trop vite”, indique la coach. Car si l’important est de parler d'une façon dynamique, “cela ne signifie pas que vous devez vous précipiter, au risque de perdre le recruteur.”
APPRENDRE À MODULER SA VOIX
Pour créer une impression de dynamisme, l’idée est de moduler sa voix : “elle ne doit être ni trop basse, ni trop haute. Ni trop lente, ni trop rapide. Elle ne doit pas être monocorde, mais ferme et assurée. Avec des mots toniques. Pour cela, il vous faut prendre votre temps, et donner à votre voix plus d’emphase en appuyant notamment sur les mots les plus importants de votre discours”, conseille Violette Thouzeau. Attention aussi à votre respiration : “il faut prendre le temps d’inspirer et d’expirer par le nez, afin de limiter les effets du stress, et ainsi de calmer votre voix et son débit”. Selon Violette Thouzeau, les signes de ponctuation que l’on utilise à l’écrit existent aussi à l’oral. “Un point équivaut à une respiration. Il ne faut pas hésiter à s’arrêter une seconde. Les blancs ne sont pas vos ennemis ! Ils vous permettront d’utiliser des phrases plus fluides, d’avoir un discours plus net, de mieux articuler et de mettre vos idées en valeur”, constate la coach.
POSTURE ET INTENTION
La posture est également importante : “Elle doit être adaptée à votre message. Si vous êtes avachi, votre voix sera aussi avachie. Adopter une posture dynamique rendra votre façon de parler dynamique”,
explique Violette Thouzeau. La coach en prise de parole recommande de “mettre une intention”
dans sa voix : “quand on raconte son parcours ou une expérience, il faut s’efforcer de la revivre. C’est indispensable pour être présent et incarner son message”. Il vous faudra notamment mettre une “emphase particulière” sur certains mots liés à vos motivations. Soigner son expression orale est tout aussi décisif en cette période où les entretiens se font de plus en plus à distance ou à travers un masque. Un candidat devra ainsi privilégier les phrases courtes, structurer son discours au maximum et s’efforcer d’adopter “une voix enthousiaste et incarnée”. “À distance ou en présentiel, l'important est de parler moins vite, d’articuler, de faire passer ses émotions et de sourire. Car cela s’entend aussi”, conclut la coach.