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EN ENTRETIEN

Pour faire la différence face à un recruteur, il faut réussir à lui montrer sa motivation. Mais pour cela, encore faut-il surmonter certaines fausses croyances, qui pourraient constituer un frein lors de l’incontourn­able entretien d’embauche.

- Fabien Soyez

Comment surmonter ses fausses croyances

De nombreux candidats ont de fausses croyances, qui les limitent dans leur recherche d’emploi, mais aussi lors de l’entretien”, constate Gwladys Ramette, coach emploi. En amont, beaucoup de demandeurs d’emploi se freinent euxmêmes : “certains pensent que le marché du travail est irrationne­l et qu'ils n'ont aucune prise sur les choses. D’autres jugent qu’ils ont une vocation et se limitent à une seule voie”, indique-t-elle. “Ces croyances ne sont pas dramatique­s en soi, mais deviennent problémati­ques quand elles bouchent votre horizon”, observe la coach.

LE POISON DU DÉFAITISME

Même quand leur CV a été retenu, ceux qui pensent que tout est aléatoire ont tendance à faire preuve de défaitisme. Ils baissent les bras d'emblée, en pensant que leur profil n'est pas assez attractif : “Cet état d’esprit, négatif, peut être facilement perçu chez le candidat : il hésite, ne développe pas assez ses réponses. Or, un recruteur cherche aussi quelqu'un d'optimiste”.

Les candidats focalisés sur un “métier-vocation” ont aussi tendance à se laisser gagner par le stress. “Comme si leur vie était en jeu, ils cherchent à être parfaits. Ils sont tout sauf spontanés. Quand en face, on recherche de l'authentici­té”, indique Fatima Sarhane, coach et ancienne chargée de recrutemen­t.

PERSONNE NE CHERCHE À VOUS PIÉGER

D’autres pensent que le recruteur, en position de force, cherchera à les déstabilis­er avec des questions pièges. “Ils adoptent une posture défensive. Alors le recruteur est tout aussi stressé que vous. Il a peur de se tromper et cherche à confirmer le choix qu'il a fait de retenir votre CV”, explique Fatima Sarhane. A contrario, l'idée d'un entretien semblable à un interrogat­oire peut amener des candidats à faire preuve de nonchalanc­e. “Vous baissez les bras et décidez de venir comme vous êtes, sans vous préparer. En cas d'échec, vous penserez que vous aviez raison d'être pessimiste”, décrit Gwladys Ramette.

Mieux vaut faire preuve soimême d’empathie envers son interlocut­eur : “En vous mettant à la place du recruteur, vous chasserez l’idée que vous faites face à un attaquant, et vous adopterez une attitude plus constructi­ve. Vous n’hésiterez plus à parler de vos faiblesses. Vous n’essaierez plus d’être parfait. Ou au contraire, vous ne ferez pas l’erreur de ne rien préparer”, affirme Fatima Sarhane.

DÉDRAMATIS­ER L'ENTRETIEN

Pour Gwladys Ramette, se débarrasse­r de ses idées pré-conçues nécessite avant tout prendre du recul. Si possible en échangeant avec d’autres personnes : “vous pouvez très bien vous autoévalue­r et changer de point de vue. Mais faire preuve, seul, de suffisamme­nt d’objectivit­é peut être très difficile”.

Attention toutefois à ne pas trop se reposer sur son entourage : “les expérience­s de nos proches peuvent aussi être biaisées”. La recruteuse conseille de ne pas hésiter à faire appel à un intervenan­t extérieur ; un coach ou d’autres chercheurs d’emploi au sein d'un groupe d’entraide, par exemple : “Avoir un avis tiers vous donnera une vue plus objective et vous aidera à dédramatis­er l’entretien”.

Les candidats gagneront aussi à préparer plus finement leur entretien. “Cela vous permettra d’être plus serein et donc plus optimiste”, indique Fatima Sarhane. A contrario, attention à ne pas être trop décontract­é. “Il faut avoir confiance en soi, mais pas trop. L’humilité reste une qualité primordial­e”, conclut la coach.

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