TOUT EST CHOUETTE CHEZ ARLETTE

« Vous êtes venus pour les margattes ? » Devant l’air perplexe de ses interlocuteurs, Arlette éclate de rire : « C’est le nom local des seiches, en patois cancalais ! Vous n’êtes pas d’ici, vous, hein ? » Ses yeux se plissent tant elle rigole mais elle a toujours bon pied bon oeil pour tenir son stand six jours par semaine sur les trois marchés de Saint-Malo : Rocabey, Saint-Servan et Paramé. Avec Alfreda, sa belle-fille, elles n’ont pas leur pareil pour conseiller le chaland. « Saint-Malo est l’un des ports de pêche les plus importants pour la seiche et l’encornet, mais 95 % des mollusques sont vendus en Espagne ou en Italie, qui en sont très friandes. Sinon, dans la région, comme il y a beaucoup de baies avec des eaux peu profondes : celle de Saint-Malo bien sûr, mais aussi celles de Saint-Brieuc et du mont Saint-Michel, on a surtout des poissons plats : turbots, soles, barbues… En ce moment, c’est la pleine saison des raies pêchées dans la baie du Cap Fréhel, et des araignées. Juste saisies au court-bouillon, c’est un délice et ça vous met de bonne humeur. » À voir Arlette, on n’en doute pas !

FUME, C’EST DU MALOUIN

Truite des Pyrénées, saumon d’Écosse bio ou label Rouge, haddock… Pas très local, tout ça ? « Vous plaisantez ! proteste Jennifer, la vendeuse de poissons fumés, faussement outrée. Ça fait plus de dix ans que les fumages malouins se trouvent en plein coeur de la ville, entre la gare et le port. Ils n’ont pas de boutique et vendent uniquement sur les marchés, mais vous pouvez venir voir ! » Nul besoin : l’entreprise de Pierre-Marie Gauthier et Laurent Bachelard est connue comme le loup blanc dans la région. Un must.