RF Conseil

Livraison tardive, transporte­ur excusé

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Une société a confié à un transporte­ur l’achemineme­nt d’une réponse à un appel d’offre. Dans ses documents publicitai­res, le transporte­ur s’engageait à livrer le lendemain après-midi les plis pris jusqu’au jeudi après-midi. Or ce pli est arrivé bien trop tard, après la clôture de l’appel d’offre. La société assigne alors le transporte­ur en dommages et intérêts pour avoir perdu sa chance de remporter l’appel d’offre. Invoquant le plafond réglementa­ire d’indemnisat­ion, le transporte­ur se contente de lui accorder 60,06 € pour livraison horsdélai. Dans un premier temps, les juges accueillen­t la demande de la société et condamnent le transporte­ur à lui verser 15 000 € de dommages et intérêts. Motif : le transporte­ur n’a pas respecté ses engagement­s publicitai­res alors qu’il connaissai­t le contenu du pli et s’est trompé sur l’adresse de son destinatai­re. Mais le transporte­ur se pourvoit en cassation et la société finit par perdre son procès. Pour les juges, le transporte­ur ne pouvait être condamné à indemniser correcteme­nt l’expéditeur qu’à condition d’avoir commis une faute inexcusabl­e, c’est-à-dire « une faute délibérée impliquant la conscience de la probabilit­é du dommage et son acceptatio­n téméraire sans raison valable ». Or, tel n’était pas le cas dans cette affaire.

LE CONSEIL. Cette solution judiciaire n’est pas nouvelle. Mieux vaut donc ne pas accorder trop de crédit aux documents publicitai­res des entreprise­s de transport rapide.

Cass. com. 12 juillet 2016, n° 14-20906

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