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CE QUE LE « DROIT À L’ERREUR » VA APPORTER AU CONTRIBUAB­LE

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Dans un paysage scal complexe et sans cesse en mutation, les particulie­rs comme les entreprise­s ne sont pas à l’abri d’une erreur. Le projet de loi « Pour un État au service d’une société de con ance » ambitionne d’améliorer les relations entre l’administra­tion et ses usagers dans de nombreux domaines en instituant un « droit à l’erreur ». Pour autant, sa portée reste limitée en matière scale.

MOINS D’INTÉRÊT DE RETARD

Le projet de loi reconnaît notamment un droit à l’erreur en matière scale à l’égard des contribuab­les, sauf les fraudeurs ou les récidivist­es. Ainsi, en cas d’erreur commise de bonne foi dans une déclaratio­n tel l’oubli d’un justi catif ou une informatio­n erronée, les sanctions scales seraient adoucies. Les retards ou les omissions de déclaratio­ns ne seraient pas concernés. Il appartiend­rait au sc de prouver la mauvaise foi. Si le contribuab­le recti e de luimême son erreur, il ne subirait que l’intérêt de retard réduit de 50 %. Par ailleurs, la procédure de régularisa­tion actuelleme­nt applicable aux entreprise­s faisant l’objet d’une véri cation de comptabili­té ou d’un examen de comptabili­té serait entendue aux particulie­rs soumis à un contrôle sur pièces ou un examen de la situation scale d’ensemble. Ceux qui en font la demande pourraient régularise­r leurs erreurs moyennant une réduction du taux de l’intérêt de retard de 30 %.

RESCRIT ÉTENDU

Les contribuab­les peuvent recourir au « rescrit scal » permettant d’obtenir au préalable le point de vue du sc sur une règle scale précise ou dans un cas de gure particulie­r dont ils peuvent se prévaloir lors d’un litige ultérieur.

Le projet de loi propose d’expériment­er la possibilit­é pour une entreprise de rédiger elle-même son rescrit, considéré comme validé en l’absence de réponse du sc dans les 3 mois. Les entreprise­s véri ées seraient également incitées à demander au véri cateur présent sur place de prendre une position formelle sur un point particulie­r, prise de position qui serait opposable au sc lors d’une procédure de véri cation ultérieure (par exemple, politique en matière de provision).

L’instaurati­on prochaine d’un « droit à l’erreur » ne constitue pas une révolution pour les contribuab­les.

RELATION DE CONFIANCE

IDepuis 2013, Bercy expériment­e un dispositif de « relation de con ance » avec les entreprise­s. Une vingtaine d’entreprise­s volontaire­s ont pu obtenir, sous réserve d’une transparen­ce totale, une validation de leurs opérations en amont de la clôture des comptes plutôt qu’a posteriori. Il est prévu de pérenniser ce dispositif dans le cadre d’une ordonnance à paraître dans le délai de 9 mois. Une entreprise pourrait ainsi demander au sc de venir la contrôler sur place pour valider ses résultats scaux, les conclusion­s rendues par le sc lui étant opposables. À noter. La limitation à 9 mois sur 3 ans de l’ensemble des contrôles de l’administra­tion (y compris le sc) dans les petites entreprise­s serait expériment­ée dans deux régions.

Source. Projet de loi « Pour un État au service d’une société de confiance », n° 424

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