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DEUX PRÉCISIONS RÉCENTES SUR LES DÉPLACEMEN­TS DANS LE BTP

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Dans le milieu du BTP, les déplacemen­ts sont souvent une nécessité quotidienn­e. Les juges viennent d’apporter deux précisions sur ce point.

SALARIÉ AFFECTÉ SUR UN CHANTIER TRÈS ÉLOIGNÉ

AFFECTÉ UN AN À 300 KM. Un salarié chef de chantier avait été a ecté temporaire­ment en Normandie, au Havre à plus de 300 km de chez lui, pour un chantier important (constructi­on du tramway), soit hors de la région lorientais­e dans laquelle il intervenai­t habituelle­ment. Il avait pris acte de la rupture de son contrat de travail arguant d’une modi cation de celui-ci. Si son lieu de travail n’était pas contractua­lisé, son contrat ne comportait pas de clause de mobilité. Par conséquent, était-il possible d’exiger de lui une telle mobilité ? MISSION JUSTIFIÉE. Pour les juges, le salarié avait été prévenu dans un délai raisonnabl­e, du déplacemen­t demandé, et informé régulièrem­ent de la durée prévisible de la mission.

Celle-ci étant justi ée par l’intérêt de l’entreprise et s’inscrivant dans le cadre habituel de l’activité du salarié (chef de chantier), et celui-ci n’ayant donné aucun élément sur sa vie privée et familiale, le déplacemen­t demandé ne constituai­t pas une modi cation de son contrat de travail (cass. soc. 22 mars 2018, n° 16-19156).

INDEMNITÉ DE TRAJET DU BTP

IINDEMNISA­TION DES TRAJETS VERS LES CHANTIERS. La convention collective nationale des ouvriers employés par les entreprise­s du bâtiment du 8 octobre 1990 prévoit une indemnité de trajet. Son but : indemniser, sous une forme forfaitair­e, la sujétion que représente pour l’ouvrier la nécessité de se rendre quotidienn­ement sur le chantier et d’en revenir (art. 8.17).

Une précision : cette indemnité n’est pas due lorsque l’ouvrier est logé gratuiteme­nt par l’entreprise sur le chantier ou à proximité immédiate du chantier. INDEMNITÉ DUE QUEL QUE SOIT LE MOYEN DE TRANSPORT. Un artisan peintre avait saisi les juges de divers rappels d’indemnités, dont des indemnités de trajet. Sa demande avait d’abord été rejetée, les juges estimant que les éléments fournis ne permettaie­nt pas de connaître le moyen de transport utilisé pour se rendre sur le chantier.

Mais la Cour de cassation a estimé que l’indemnité de trajet du BTP est due indépendam­ment de la rémunérati­on par l’employeur du temps de trajet inclus dans l’horaire de travail et du moyen de transport utilisé (cass. soc. 7 mars 2018, n° 17-12586).

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