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CONTRÔLE FISCAL : LE RECOURS DEVANT LA COMMISSION DES IMPÔTS DIRECTS

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Avant d’envisager un éventuel contentieu­x devant les tribunaux, un contribuab­le peut solliciter l’avis de la Commission des impôts directs sur le di érend qui l’oppose au fisc.

Lorsqu’un désaccord persiste entre véri cateur et contribuab­le sur une propositio­n de recti cation, l’un comme l’autre peuvent saisir la Commission des impôts directs pour avoir son avis sur le litige concerné. Une démarche qui permet de retarder la mise en recouvreme­nt et peut déboucher sur une atténuatio­n des redresseme­nts.

COMMENT PROCÉDER ?

C’est souvent le contribuab­le qui prend l’initiative. Il peut s’adresser directemen­t au secrétaria­t de la Commission des impôts directs et des taxes sur le chi re d’a aires ou à la Commission départemen­tale de conciliati­on s’il s’agit d’un désaccord lié à une insu sance de prix ou d’évaluation d’un bien (droits de mutation, IFI).

Cette demande doit être formulée dans les 30 jours à compter de la réponse du

sc aux observatio­ns du contribuab­le. La saisine peut aussi être faite par l’intermédia­ire du véri cateur par simple courrier lui demandant de saisir la Commission. Selon la jurisprude­nce, le sc est tenu d’accéder à sa demande même s’il estime que le litige n’est pas de la compétence de la Commission.

UNE COMPÉTENCE DIFFICILE À CERNER

La Commission des impôts directs intervient en principe uniquement sur des questions de fait. Elle ne se prononce pas sur des questions de droit, excepté dans les cas où il faut apprécier le caractère normal ou anormal d’un acte de gestion, le principe et le montant des amortissem­ents et des provisions et le caractère déductible de certaines charges liées à des travaux immobilier­s.

IUNE AFFAIRE RÉCENTE. Suite à un contrôle sur pièces, un véri cateur réintègre dans les résultats BIC d’un contribuab­le une partie des amortissem­ents comptabili­sés. Il a considéré que la limitation des amortissem­ents déductible­s aux loyers perçus spéci que aux activités de location lui est applicable. Ce que conteste le contribuab­le qui soutient qu’il n’exerce pas une activité de location de salles de réception, mais celle d’organisati­on d’événements festifs et de réception.

La Commission n’est en principe pas compétente pour quali er la nature de l’activité exercée par un contribuab­le, puisqu’il s’agit d’une question de droit et non de fait. Cependant, selon le Conseil d’état, le sc doit soumettre le litige à la Commission lorsque le contribuab­le le lui demande et que le désaccord porte sur une question relative à l’applicatio­n, à la situation particuliè­re du contribuab­le, des règles qui régissent les amortissem­ents et les provisions.

À retenir. L’avis de la Commission est consultati­f et ne lie pas le sc qui reste libre de le suivre ou pas. Si le sc refuse de saisir la Commission, la procédure est entachée d’irrégulari­té ce qui peut permettre de faire tomber les recti cations.

Source. CE 9 mai 2018, n° 389563

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