RF Conseil

SALARIÉ « FLASHÉ » AVEC UN VÉHICULE DE SOCIÉTÉ

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Ne prenez pas à la légère votre obligation de désigner aux autorités de police celui de vos salariés qui a commis une infraction routière avec un véhicule de la société. Sinon, c’est vous qui serez condamné !

OBLIGATION DE DÉNONCER

Depuis le 1er janvier 2017, l’employeur doit dénoncer ses salariés qui auraient commis, avec un véhicule appartenan­t à (ou loué par) la société, une infraction au code de la route constatée à partir d’appareils de contrôle automatiqu­e homologués (ex. : radars, vidéo-verbalisat­ions). Sont visées les infraction­s listées par l’article R. 130-11 du code de la route (certains excès de vitesse, défaut de ceinture de sécurité ou de port du casque, téléphone au volant, franchisse­ment d’une ligne blanche, circulatio­n sur la bande d’arrêt d’urgence ou sur une voie réservée à certains véhicules ou aux cyclistes…). Seule hypothèse évitant la dénonciati­on : l’employeur doit établir l’existence d’un vol, d’une usurpation de plaque d’immatricul­ation ou de tout événement de force majeure.

PROCÉDURE. À compter de l’envoi ou de la remise de l’avis de contravent­ion, l’employeur a 45 jours pour communique­r l’identité et l’adresse du salarié concerné à l’autorité mentionnée sur cet avis. Il peut le faire par lettre recommandé­e AR ou de façon dématérial­isée sur le site « www.antai.fr ».

RESPONSABI­LITÉ DU DIRIGEANT

L’obligation de dénonciati­on pèse sur l’employeur personne morale, par exemple une société, et plus précisémen­t sur son représenta­nt légal (ex. : gérant d’une SARL, président d’une SAS). À défaut de respecter cette obligation, ce dirigeant commet une infraction pénale et encourt personnell­ement une amende qui peut atteindre 750 €. Peu importe que l’avis de contravent­ion pour non-désignatio­n du conducteur ait été libellé au nom de la société (cass. crim. 11 décembre 2018, n° 18-82820).

Mais, ce n’est pas tout. En e et, la responsabi­lité pécuniaire du représenta­nt légal se substitue à celle du conducteur. Ce qui signi e que le dirigeant risque aussi de devoir payer, sur ses deniers, l’amende encourue par le salarié non dénoncé.

LA SOCIÉTÉ AUSSI ?

ILe fait que le représenta­nt légal de la société soit poursuivi, pour n’avoir pas dénoncé le salarié contrevena­nt, n’empêche pas que la responsabi­lité pénale de la société elle-même soit aussi recherchée pour cette infraction, commise pour son compte, par ce représenta­nt (cass. crim. 11 décembre 2018, n° 18-82628). Si cette responsabi­lité est retenue, la société risque alors de devoir payer une amende pouvant atteindre 3 750 €.

À savoir. Le cas échéant, les responsabi­lités pénales de la société et de son représenta­nt légal se cumulent.

Sources. C. route art. L. 121-6 et R. 130-11 ; c. pén. art. 131-41

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