RF Conseil

Véhicules : encore un tour de vis

-

Le projet de budget 2020 prévoit le durcisseme­nt du malus automobile au 1er janvier 2020. Le seuil d’entrée du malus serait ainsi abaissé à 110 g au lieu de 117 et le tarif serait fortement revu à la hausse. Ce malus serait ensuite refondu au premier semestre 2020 du fait de la mise en oeuvre des nouvelles normes européenne­s sur le taux d’émission de CO2. La refonte de la procédure d’immatricul­ation des voitures de tourisme qui en résultera aura deux conséquenc­es : une modificati­on du plafond de déductibil­ité de l’amortissem­ent des véhicules de sociétés immatricul­és à partir d’une certaine date et la mise en place d’un nouveau tarif pour la TVS.

Le projet de loi de nances pour 2020 acte également la décision de mettre en chantier la mise à jour des valeurs locatives des locaux d’habitation actuelleme­nt xées en fonction de valeurs de 1970. Ces nouvelles valeurs locatives obtenues par applicatio­n d’un tarif par m2 seraient déterminée­s en fonction de l’état du marché locatif au 1er janvier 2023 sur la base des loyers pratiqués déclarés par les propriétai­res. Elles seraient e ectives à compter des imposition­s établies à partir du 1er janvier 2026 mais corrigées d’un coe cient de neutralisa­tion destiné à atténuer ou étaler les e ets de la révision. Il est ensuite prévu une mise à jour annuelle de ces bases.

Concernant les entreprise­s

RÉGIME MICRO ET FRANCHISE DE TVA. Les seuils du régime micro-bic et micro-bnc seraient revalorisé­s pour la période 2020-2022 à 176 200 € pour les activités d’achat/revente et assimilés (au lieu de 170 000 €) et 72 500 € pour les prestation­s de services et locations meublées (au lieu de 70 000 €). Il en va de même des limites de la franchise en base de TVA (voir article page 7).

IMPÔTS LOCAUX. Pour les imposition­s établies au titre des années 2020 à 2023, les collectivi­tés territoria­les pourraient instaurer une nouvelle exonératio­n totale ou partielle de CFE, CVAE et taxe foncière. Seraient concernés les établissem­ents exerçant une activité commercial­e dans des zones de revitalisa­tion des commerces en milieu rural (moins de 11 salariés et chi re d’a aires ou total de bilan inférieur à 2 M€) et les établissem­ents exerçant une activité artisanale ou commercial­e dans des zones de revitalisa­tion des centres-villes (PME au sens communauta­ire). Les entreprise­s souhaitant béné cier de ces exonératio­ns en 2020 devraient en faire la demande avant le 29 février 2020.

CRÉDIT D’IMPÔT RECHERCHE. Le CIR, réservé sur option aux entreprise­s imposées d’après leur béné ce réel réalisant des dépenses de recherche éligibles, n’est pas remis en cause. Cependant, les modalités de prise en compte des frais de fonctionne­ment dans l’assiette du CIR seraient modi ées pour les dépenses exposées à partir du 1er janvier 2020. Actuelleme­nt, ces frais de fonctionne­ment sont retenus pour 50 % des frais de personnel. Ce taux serait abaissé à 43 %. En revanche, la part des frais de fonctionne­ment basée sur les amortissem­ents resterait xée à 75 %.

Les entreprise­s ayant moins de 100 M€ de dépenses éligibles seraient dispensées de l’obligation de produire l’état annexe à la déclaratio­n de CIR décrivant la nature des travaux de recherche en cours. DÉPENSES DE MÉCÉNAT. Les dépenses de mécénat engagées par les entreprise­s ouvrent actuelleme­nt droit à une réduction d’impôt de 60 % dans la double limite de 10 000 € ou de 5 pour mille du chi re d’a aires lorsque ce dernier montant est plus élevé. Le projet de budget 2020 propose de réduire le taux de la réduction d’impôt à 40 % pour la fraction des versements supérieure à 2 M€. Les limites de 10 000 € et de 5 pour mille du chi re d’a aires seraient inchangées. Le taux de 60 % serait toutefois maintenu pour les dons réalisés au pro t d’associatio­ns venant en aide aux personnes

en di culté et cela quel que soit leur montant.

Par ailleurs, le mécénat salarial, qui consiste à mettre gratuiteme­nt un salarié d’une entreprise à dispositio­n d’une associatio­n, serait plafonné. Pour le calcul de la réduction d’impôt, son salaire et charges sociales y a érentes seraient pris en compte dans la limite de 3 fois le plafond de la sécurité sociale. Ces dispositio­ns s’appliquera­ient aux versements e ectués au cours des exercices clos à compter du 31 décembre 2020.

TVA. Une directive européenne visant à lutter contre la fraude à la TVA sur Internet est transposée dans le projet de loi de nances 2020. Elle concerne les ventes à distance de biens intracommu­nautaires réalisées à des particulie­rs. Le vendeur devrait acquitter la TVA dans le pays du consommate­ur nal dès lors que ses ventes dépassent un seuil annuel

Ide 10 000 € pour l’ensemble de L’UE. Un mini-guichet TVA unique lui permettrai­t de s’acquitter de ses obligation­s de déclaratio­n et de paiement de la TVA.

LUTTE CONTRE LA FRAUDE À LA TVA. Le projet de budget 2020 propose aussi de renforcer les moyens de lutte contre la fraude, notamment vis-à-vis des exploitant­s d’entrepôts logistique­s auprès desquels le sc pourrait enquêter pour retracer les

ux et identi er le redevable de la TVA. Serait aussi autorisée la publicatio­n sur Internet d’une liste des opérateurs de plateforme­s non coopérativ­es. À signaler également que pour améliorer la détection des comporteme­nts frauduleux et mieux cibler les contrôles qu’il e ectue, le

sc pourrait à titre expériment­al durant 3 ans collecter et exploiter les données rendues publiques par les utilisateu­rs des réseaux sociaux et des opérateurs de plateforme­s.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France