Postillon
Si les avis autour du nouveau joyau, assez brut, de Neil Young divergent, on ne peut cependant nier qu’il fait un joli pied de nez à l’industrie qui voudrait (notamment avec le Blu-ray pure audio, qui fait écho à la technologie Pono de Young) que l’on ait besoin de cet appareillage pour apprécier la musique. Cet opus minimaliste permet de démontrer que c’est en pure perte. Car quand on y pense, le frémissement de chair directement provoqué par le son n’entend rien à cet étalonnage de fréquences sur 24 bits, aussi, le frisson, purement émotionnel pourrait tout aussi bien provenir au contact d’une vieille cire de 78 tours usé. Et à cet égard, “A Letter Home” du Loner me renvoie personnellement de toute façon à un univers désolé, une épopée émotionnelle débouchant sur une chair de poule authentique, même quand il sort du transistor postillonnant (j’en atteste) d’un véhicule de courtoisie, car la musique (et c’est finalement là que l’on en revient) a ce pouvoir-là. WILL THE LION (courriel)