Rock & Folk

CHRISSIE HYNDE

- PAR JEROME SOLIGNY

Sans prévenir, la chanteuse sort un disque sans les Pretenders. Chansons racées, cuites, Scandinavi­e,

John McEnroe : l’Américaine raconte sa nouvelle vie. Elle prétendait qu’on ne l’y prendrait pas. Avait juré à la fontaine qu’elle ne boirait pas de cette eau-là. Finalement, après neuf albums (studio) avec les Pretenders et le bref épisode Fairground Boys (un disque avec JP Jones paru en 2010), Chrissie Hynde, qui a décidé de ne plus vieillir il y a une bonne vingtaine d’années, publie son premier album solo. Pourquoi ? Parce que le monde change bien plus qu’elle. Ayant fait voeu il y a déjà un bail de ne pas mourir idiote, l’Américaine qui habite désormais Londres et Paris a décidé de s’adapter. Sans baisser sa culotte. D’écrire le nouveau chapitre d’une saga qui brille par la qualité de ses chansons et la pugnacité qu’elle a toujours mise à les défendre, là où le soleil se couche trop tôt ou pas assez selon la saison. “Stockholm”, c’est écrit dessus, est son château en Suède. Un disque qui s’est imposé à elle, prétexte à une discussion à bâtons très rompus à Montmartre. Un échange sans langue de bois (pas son genre) où il est question de grosses têtes, de mutation incontrôla­ble, de Björn Yttling et de Joakim Ahlund, ses deux nouveaux partenaire­s très particulie­rs qu’elle a décoincés en invitant John McEnroe et Neil Young sur l’album. Si certaines rockeuses ont du chien, Chrissie Hynde, à elle toute seule, est une fourrière dont il est impossible de maintenir les grilles fermées. On n’avait pas vécu pareille interview depuis 1999. Et putain, ça nous manquait.

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