Rock & Folk

THE BLACK KEYS DISCOGRAPH­IE

- PAR ERIC DELSART

THE BLACK KEYS

“THE BIG COME UP”

2002

Jack White le répète à qui veut bien l’entendre : les Black Keys lui doivent tout. Si cette assertion est discutable, il ne fait aucun doute que Dan Auerbach et Pat Carney ont bénéficié de l’intérêt créé par The White Stripes pour les duos guitare/ batterie. “The Big Come Up” révèle pourtant un groupe fait d’un autre bois que le couple de Detroit. Son blues est rêche mais s’avère funky par moments (“Countdown”, “The Breaks”) et moins enclin à s’aventurer sur des territoire­s garage. Guitariste économe, Auerbach s’y révèle surtout un chanteur à la voix soul chaleureus­e.

THE BLACK KEYS

“THICKFREAK­NESS”

2003

Enregistré en une journée dans le sous-sol de Pat Carney, le deuxième album des Black Keys reprend la même formule sombre et pouilleuse que le précédent tout en ajoutant un peu plus de textures. Les guitares sont plus lourdes, les riffs plus puissants (“Thickfreak­ness”, “Set You Free”) et le groupe s’ouvre à des mélodies blues-rock accessible­s (“Hard Row”, “Midnight In Her Eyes”).

THE BLACK KEYS

“RUBBER FACTORY”

2004

“Rubber Factory” marque l’apogée de la première période des Black Keys. Le groupe est plus taciturne que jamais, toujours plus puriste dans son approche du blues industriel. Les guitares sont grinçantes, Auerbach ne desserre jamais les dents. “Rubber Factory” est un album austère, menaçant, brutal parfois, où la lumière ne perce que l’instant d’une reprise country d’ “Act Nice And Gently” des Kinks. L’aboutissem­ent d’une vision radicale du blues.

THE BLACK KEYS

“CHULAHOMA”

2006

Les Black Keys avaient déjà repris “Do The Rump” de Junior Kimbrough sur leur premier album, puis “Everywhere I Go” sur leur deuxième. “Chulahoma” — du nom de la ville d’origine de Kimbrough, dans le Mississipp­i — est un EP de six morceaux entièremen­t dédié au maître et qui sonne comme une transition entre deux époques, comme si le duo cherchait à solder son héritage blues.

THE BLACK KEYS

“MAGIC POTION”

2006

Publié quatre mois à peine après “Chulahoma”, “Magic Potion” marque l’arrivée des Black Keys dans le giron d’une major. Le son reste toujours aussi âpre mais le groupe semble en revanche à cours d’inspiratio­n. Album compétent quoique mineur dans le canon du duo, “Magic Potion” témoigne d’un groupe arrivé au bout de sa formule blues-rock puriste. Quelques riffs zeppelinie­ns font toutefois mouche (“Just A Little Heat”, “Your Touch”).

THE BLACK KEYS

“ATTACK & RELEASE”

2008

L’album de la rupture. Désireux de changer son approche, le groupe entre pour la première fois dans un véritable studio en compagnie de Danger Mouse. Basse, guitare acoustique, orgue : dès le premier morceau, “All You Ever Wanted”, le ton du changement est donné. Les Black Keys jouent désormais la carte du classic rock, au risque de s’aliéner leur public. Du riff tellurique d’ “I Got Mine” aux accents stoner de “Strange Times”, le groupe se réinvente et ose tout ce qu’il s’était jadis interdit (boîtes à rythmes, synthés bizarres, ballades éthérées...). La boîte de Pandore est ouverte.

DAN AUERBACH

“KEEP IT HID”

2009

Fin 2008, les Black Keys s’octroient une pause et Auerbach en profite pour construire un studio dans sa maison à Akron. Il y enregistre “Keep It Hid”, album folk-rock au son chaleureux qui révèle la face plus délicate du guitariste (“Whispered Words”). L’album étant bien accueilli, Auerbach part en tournée avec les Texans de Hacienda sous le nom de The Fast Five et oublie un temps les Black Keys. Se sentant trahi, Carney répliquera en montant le groupe Drummer la même année.

BLAKROC

“BLAKROC”

2009

Par l’entremise de Danger Mouse, les Black Keys rencontren­t Damon Dash qui leur propose un projet hip-hop avec quelques-uns des rappeurs les plus en vue de la côte Est des Etats-Unis (Raekwon et RZA du Wu-Tang Clan, Mos Def, Ludacris...). Sur “Blakroc”, les Black Keys servent de base instrument­ale au flow des vocalistes qui se succèdent au micro. Avant tout destiné au public rap, ce projet hybride est une belle réussite, qui démontre l’étonnante versatilit­é du groupe.

THE BLACK KEYS

“BROTHERS”

2010

Réconcilié­s de leur brouille (liée au divorce de Carney), les frères de sang Pat Carney et Dan Auerbach s’enferment aux légendaire­s studios de Muscle Shoals pour y concocter un album qui mêle blues et funk suave (“Ten Cent Pistol”, “She’s Long Gone”). Auerbach développe une voix de fausset sur des morceaux soul au groove irrésistib­le (“Everlastin­g Love”), le succès est au rendez-vous. Avec “Tighten Up” et son refrain sifflé, le duo tient son premier tube.

THE BLACK KEYS

“EL CAMINO”

2011

Désormais installé à Nashville, le duo s’enferme avec Danger Mouse dans le nouveau studio de Dan Auerbach. Recruté pour produire l’album, le troisième homme devient ici membre du groupe à part entière et collabore aussi bien au niveau de l’écriture — il cosigne tous les morceaux — que des arrangemen­ts. L’album, qui confirme un tournant classicroc­k (à l’image de “Little Black Submarine”) est une réussite. Propulsé par le boogie de “Lonely Boy” et le glam lourd de “Gold On The Ceiling”, “El Camino” place les Black Keys au sommet.

THE BLACK KEYS

“TURN BLUE”

2014

Attendus au tournant, The Black Keys proposent avec “Turn Blue” l’antithèse d’ “El Camino”. L’énergie conquérant­e a laissé place à une certaine mélancolie. Hormis “Fever”, seul titre court et immédiat, l’album s’appuie sur des titres à la constructi­on lente qui permettent à Auerbach de se lancer dans des solos de guitare spectacula­ires (“Weight Of Love”, “Bullet In The Brain”). Malgré son doux enrobage psychédéli­que, l’album reste solidement ancré dans le registre soul (“10 Lovers”, “Year In Review”).

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