Fu Manchu
ATTHEDOJO/DIFFER-ANT Si sa dernière production discographique date déjà de 2009, Fu Manchu n’a pas chômé ces dernières années. Au contraire, les stoners californiens ont pris leur destinée en main en créant leur propre label (judicieusement nommé At The Dojo) avec lequel ils ont réédité en vinyle leurs meilleurs albums (“No One Rides For Free” en début d’année 2014 pour marquer ses vingt ans, et surtout les immenses “The Action Is Go” et “In Search Of...” en 2013). Pour booster ces campagnes de réédition, le groupe a fait quelques tournées où il a joué ses classiques en intégralité, ce qui a eu pour conséquence bienvenue de replonger le trio historique Brad Davis/ Scott Hill/ Bob Balch dans son passé... et de retrouver son mojo. Moins monolithique que “Signs Of Infinite Power”, “Gigantoid” témoigne de la cure de jouvence opérée par le groupe pendant ces années sur la route. Comme en témoigne la pochette, Fu Manchu fricote à nouveau avec le space-rock qu’il dresse d’un lourd manteau heavy (“Invaders On My Back”, “Triplanetary”). Plus agile et agressif que lors de ses albums des années 2000, Fu Manchu privilégie l’énergie à la puissance brute (“No Warning”) et livre quelques moments héroïques (“Evolution Machine” et son solo de guitare vertigineux, l’attaque de fuzz de “Radio Source Sagittarius”). En fin d’album, le groupe se permet même une méditation psychédélique de huit minutes avec “The Last Question”. Le signe d’un groupe en pleine confiance, sûr de son fait, et qui vient de publier, après vingt-cinq années de carrière, un de ses tout meilleurs albums.
ERIC DELSART