Plastiscines
BECAUSE Déjà le troisième album pour le groupe féminin apparu en 2004 en pleine vague des bébés rockers (Naast, BB Brunes). Depuis, il a beaucoup tourné et discipliné le rock impétueux de ses débuts. Le phénomène de mode s’est forgé une crédibilité en travaillant sur la distance et ouvrant largement son champ d’influences bien au-delà de ses pulsions originelles. Reconverti en trio, la formation signe définitivement ses adieux au rock garage, privilégie les influences des années 80 en B (Blondie, Bananarama, Bangles) et vise la reconnaissance internationale en s’adjoignant les services de plusieurs producteurs à succès, tels Mirwais (Madonna) ou RAC (U2, Gossip). L’option est résolument pop avec un parti pris dansant et fun qui est rarement pris en défaut, à l’image de l’ouverture étourdissante avec le meilleur des trois morceaux en français (“Comment Faire”) dont le choix linguistique se révèle aussi probant que la veine anglophone défendue le reste du temps : la pop syncopée est portée par le charme de la voix acidulée et des choeurs pétillants. Les voix constituent d’ailleurs l’un des points forts des Plastiscines : si elles s’inscrivent dans la tradition des groupes de filles et de leurs réminiscences sixties, elles empruntent également au hip-hop, voire au disco (“Upside Down”) tout en préservant une dimension rock qui pimente leur potion de giclées de guitares et d’une pointe de sauvagerie. Le mélange de ces diverses influences concourt à de réjouissantes réussites comme “Ooh La La”, lascif et percutant, “Back To The Street”, opération douceur (beaucoup plus convaincante que la ballade ratée “Tonight In London”), ou “Love Game”, brillante variation néo-yé-yé. H.M.