Rock & Folk

Bolides power pop

-

l’impact instrument­al d’une formation qui dépote avec un plaisir évident un rock’n’roll rentre-dedans et contagieux. H.M.

Ty Segall Man Or Astroman? Coachwhips 6 juin, Grande Halle de la Villette (Paris)

La soirée débute par un attroupeme­nt au pied de la scène : Coachwhips joue là, entouré de fans en transe. Sur l’écran, on aperçoit ce furieux de John Dwyer, guitare sous le menton, mitraillan­t son garage primitif. Ces 25 minutes musclées sont une formidable mise en jambes avant Man Or Astroman?. Perdus de vue depuis des années, ces allumés amateurs de surf music et science-fiction sont devenus plus carrés et moins tout fous. Leur set est efficace, mais c’est lorsqu’ils rejouent d’anciens titres, truffés d’effets de série Z, que le charme opère. Ty Segall n’a pas ce souci. Dès les premières notes pesantes de “Wave Goodbye”, on sait qu’on va passer un très grand moment. Ty et son groupe se promènent sans effort entre les genres, passant du psyché au glam revu et corrigé, affûtés, complices, ravis d’être là. En rappel, une reprise de “Motörhead” achève de foutre le feu à cette Grande Halle, plus du tout glaciale l’espace d’une soirée intense. ISABELLE CHELLEY

The Growlers 6 juin, Flèche d’Or (Paris)

Mauvaise nouvelle : ce soir, les Growlers ne joueront aucun morceau de “Chinese Fountain”, leur nouvel album dont la sortie est prévue cet automne et qui permettrai­t aux Californie­ns de franchir un cap, si l’on en croit la presse yankee. Le chanteur tatoué Brooks Nielsen s’étant blessé quelques jours plus tôt en stagedivan­t à Barcelone, il monte sur scène en fauteuil roulant. Quelque part, ce handicap heureuseme­nt passager ajoute au côté déglingué du BeachGoth des Growlers, lesquels balancent avec flegme leurs belles complainte­s surf devant une salle comble et acquise à leur cause : “Drinkin’ The Juice Blues,” “Someday”, “People Don’t Change Blues”, “Humdrum Blues” ou encore “One Million Lovers”. On a rarement aussi bien décrit la monotonie mortifère des banlieues de la Californie du Sud. OLIVIER RICHARD

Alice Cooper 8 juin, Festival Art Rock (Saint-Brieuc)

Programmé sur la grande scène entre François & The Atlas Mountain et Fauve, Alice Cooper avait tout de la mouche dans le lait en cette soirée de clôture d’un festival breton trentenair­e et incontourn­able. Mais comme à son habitude, le vieux squale a fait l’attraction en étalant sa science de showman au catalogue increvable et en secouant dans le sens des plumes un public de hipsters qui ne s’attendait pas à tant. Entre chiens et louve (entouré de son équipe gagnante — Roxy et Panagaris aux guitares, Garric à la basse...), en configurat­ion festival (un set ramassé) mais avec tout l’attirail et le casting d’horreur (la guillotine, Sheryl — son épouse — dans le rôle de l’infirmière psychopath­e), le Coop a mieux qu’assuré. La gorge enflée de refrains heavy pop à faire pâlir d’envie les bateleurs du même soir (“Under My Wheels”, “Ballad Of Dwight Fry”, “I’m Eighteen”) et n’hésitant pas à farfouille­r dans son répertoire récent (“I’ll Bite Your Face Off”, “Feed My Frankenste­in”), il a remonté, avec sa générosité légendaire, les bretelles de l’histoire sans fin qu’est devenue la sienne. Juré craché dans la loge ensuite, il se reposera sur ses lauriers lorsqu’il sera mort. JEROME SOLIGNY

Portugal. The Man 10 juin, Le Trabendo (Paris)

Moins d’un an après son dernier passage par l’ex-capitale de la Gaule du nord, Portugal The Man dont le prochain album, comme le précédent, devrait être mitonné avec Danger Mouse, est revenu dégoupille­r en public (de plus en plus nombreux) sa pop fluorescen­te, et a confirmé qu’il restait le secret le mieux gardé d’une industrie qui préférerai­t mourir que se rendre à certaines évidences. Faisant la part belle aux extraits de ses deux plus récents opus (“Modern Jesus”, “Creep In A T-Shirt”, “So American”, “Sleep Forever”) et dans un contexte hostile à la musique inventive, le groupe basé à Portland trace sa route à la machette et grappille des fans à chaque virée. A l’énergie du coeur en live, et boosté par un talent sans équivalent nulle part, Gourley, Carothers et les autres ont le droit d’y croire. Et nous itou. JEROME SOLIGNY

The Who 14 juin, Hurtwood Park Polo Club, Surrey (Angleterre)

Cap sur la campagne anglaise pour un concert caritatif au club de polo que Kenney Jones, batteur émérite des Small Faces et Faces, a pu acquérir grâce au pactole amassé durant ses quatre années avec les Who entre 1979 et 1982.

 ??  ?? Alice Cooper
Alice Cooper

Newspapers in French

Newspapers from France