Rock & Folk

Godzilla Warner

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Le tout premier Godzilla, celui de 1954 signé Inoshiro Honda, était à la fois une réponse nippone au “King Kong” américain et une parabole sur la terreur atomique. La bestiole écailleuse sortant de son sommeil ancestral suite à des essais nucléaires dans le Pacifique. Toujours est-il que ce classique lança un genre, le KaijuEiga. Avec une tripotée de films à monstres dont une trentaine d’autres Godzilla. Interprété pendant des décennies par des acteurs revêtus d’un costard en caoutchouc passant leur temps à détruire des maquettes de Tokyo au ralenti et à combattre d’autres créatures absurdes (Ebirah l’écrevisse géante, Gamera la tortue volante, Biollante la plante gargantues­que), Godzilla est devenu si culte au Pays du Soleil Levant qu’il fait désormais partie de son imagerie. Au même titre que le saké, le théâtre Kabuki ou le Mont Fuji. Jusqu’à ce que Hollywood, jaloux, s’empare du mythe. En 1998, Roland Emmerich, spécialist­e des blockbuste­rs destroy, en fait un remake friqué mais sans saveur. Tout le contraire du reboot 2014 signé Gareth Edwards, jeune cinéaste britanniqu­e véritable fan du genre. A tel point que, malgré la technicité d’aujourd’hui (image 3D et monstre numérique), Edwards réussit à retrouver une certaine poésie enfantine propre à tous ces vieux Godzilla kitsch produits par la Toho. Avec des séquences de fin du monde bien immersives — voir le film en Blu-ray 3D si possible — et un monstre limite glamour. Presque plus bandant qu’Angelina Jolie, le Godzi !

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