Rock & Folk

JERRY LEE LEWIS

Persuadé d’être condamné quoiqu’il arrive aux flammes de l’enfer, le mystique Killer, bientôt octogénair­e, publie un nouvel album.

- Patrick Eudeline

“La danse, c’est le diable. Jouer dans des bars, c’est un péché. Boire et aller avec des femmes conduit tout droit en enfer. Ça je le sais depuis toujours.”

Il est vivant. On ne sait pas comment il fait, mais il est vivant. Plus de foie, quasiment, d’estomac ni de poumons. Six mariages, plus encore d’enfants, trois ou quatre banquerout­es. Comme Eddie Barclay à la fin de sa vie, il ne supporte plus les vraies chaussures et ne tient plus qu’une demi-heure sur scène. Mais il est vivant. Et son nouveau disque, “Rock & Roll Time”, même si le système ne le vend que comme un “appetizer” à sa biographie autorisée, est excellent. Pur et excellent. Comme d’habitude. Même si on est loin de ce chef-d’oeuvre que fut “Last Man Standing” en 2006, quand tout le gotha rock était venu pour aider Jerry Lee à propulser des “What’s Made Milwaukee Famous” (avec Rod Stewart !), des “Honky Tonk Women”, des “I Saw Her Standing There” vers les cieux. L’album avait été un carton. On en est loin, oui. Même si l’album, produit par Jim Keltner, voit passer des invités à ne savoir qu’en faire, de Ron Wood à Keith Richards, de Neil Young à Robbie Robertson pour des “Little Queenie” ou “Don’t You Lie To Me” irréprocha­bles. Bon, Joe Bonamassa n’a pas osé s’imposer, ni Dave Grohl. Faut pas déconner, c’est quand même le Killer.

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