BILLY IDOL
L’homme de Generation X a tout connu, le punk, la pop synthétique triomphante, les stupéfiants et les accidents. Le rescapé raconte.
Presque dix ans après son dernier album, Billy Idol retrouve Steve Stevens, son guitariste depuis 1982, pour un excellent “Kings & Queens Of The Underground”, dont les paroles reviennent volontiers sur ses quarante ans de carrière : les années punk qu’il a connues en tant que membre du Bromley Contingent et de Generation X en Angleterre, avant de décamper aux EtatsUnis où il a profité de l’éclosion de MTV pour exporter sa célèbre moue, ses cheveux platine, et ses “rebel yell” dans le monde entier. Stades, clips, drogues, groupies, accident gravissime, Billy Idol a à peu près tout connu et, suivant la mode lancée par Dylan ou Keith Richards, il s’en ouvre en détails dans son autobiographie “Dancing With Myself” du nom de son premier tube, sans autocensure inutile, avec candeur et même quelques références confondantes à des poètes anglais. Le récit des années punk vaut le détour, entre concerts des Pistols début 1976, squats, nuits au Roxy, formation de Generation X et hostilités entre divers clans. Mais le refus de l’ordre établi est partout présent, même à l’époque de la gloire estampillée MTV, qui est également celle de l’accident de moto qui a failli lui coûter la vie (entre quelques overdoses) : la célébrité, presque plus dangereuse que le punk ? Si MTV a plutôt raté son passage au 21e siècle, Billy Idol, lui, s’en est superbement sorti : toujours aussi décoloré et harnaché de cuir, il nous reçoit dans un palace londonien avec vue sur Hyde Park, sans moue mais avec le large sourire de quelqu’un qui vient d’entrer sur la liste des best-sellers du New York Times.