THE VOIDZ
Strokes et Voidz sont en quelque sorte le Yin et le Yang du rock’n’roll. Semblables mais tellement différents par bien des aspects. The Voidz, ce sont cinq musiciens chevronnés provenant de différents horizons et qui partagent le même amour pour la world music. Jake Bercovici (basse et claviers) : “Pour certaines raisons, le business a changé, la curiosité a changé. Nous avons épuisé tous les genres qui nous étaient offerts. Nous sommes tous intrigués par ce qui se passe dans les cultures étrangères que nous ne comprenons pas forcément.” Amir Yaghmai (guitare) est essentiellement un musicien de studio à la formation classique (violon) et aux curiosités diverses : rock, hip hop, musique électronique, Afrique, Moyen-Orient, folk d’Europe de l’Est. Il a également collaboré avec différents groupes (dont Charlotte Gainsbourg). “Jake m’a téléphoné pour me dire qu’ils recherchaient un guitariste. Me retrouver dans ce groupe fut totalement imprévu.” L’Australien Alex Carapetis a joué brièvement avec Nine Inch Nails : “Je suis vraiment éclectique. J’ai grandi en jouant du jazz mais j’aime le rock, le flamenco, la bossa nova, la musique africaine. Etre batteur n’encourage pas vraiment à l’écriture. Ecrire avec Julian (“Human Sadness”) est certainement la meilleure chose qui me soit jamais arrivée.”
Jeff Kite (claviers) : “Nous avons commencé à travailler sur les tout premiers Voidz à l’époque de ‘Phrazes’ entre les tournées. On essayait de mettre au point ce qui n’était pas encore The Voidz mais plutôt le prochain projet de Julian. Il se devait de finir le quatrième et cinquième
Strokes pour être libre et pouvoir se concentrer complètement sur ça.” Jeramy Gritter (guitare) a réalisé la vidéo des Voidz “Where No Eagles
Fly” : “J’ai rencontré Alex à Los Angeles. Nous avions ces rêves de succès. J’ai joint le groupe de Cisco Adler, Whitestarr. Puis j’ai enregistré mes premiers disques sous le nom de Beardo sur un 4-pistes. J’ai travaillé avec le rappeur Dirt Nasty, joué avec les Dislexic Speedreaders et tourné avec Snoop Dogg et Ke$ha.” ROCK&FOLK : Etes-vous un vrai groupe ? A l’unisson : Absolument, oui, avec certitude !
R&F : Comment s’est passé l’enregistrement de “Tyranny” ?
Jeramy Gritter : Nous avions ce producteur insensé Shawn Everett (Weezer, Bob Dylan). Il nous a réellement aidés à trouver ce son si particulier. Pour notre vidéo, nous avons utilisé de vieux caméscopes. Tout d’un coup, il y a une esthétique, un style. Shawn nous a enregistré de la même manière, sur un enregistreur magnétique des années 30. Nous avons tout expérimenté. Jeff a apporté ses vieux disques turcs des années 70 qui ont cette qualité et ce son chaleureux.
Jeff Kite : Cinq mois, nuit après nuit, nous nous sommes retrouvés dans cette pièce pour écrire et enregistrer simultanément l’album live. Nous débordions d’idées et nous avons tout essayé. Nous étions entourés de tableaux blancs sur lesquels étaient inscrits des noms de segments semblables à des démos. On essayait constamment d’échanger toutes ces idées. Pourquoi ne pas prendre ce riff de guitare bien cool sur lequel on a travaillé il y a deux semaines et l’associer à cette nouvelle idée qui pourrait faire un couplet intéressant... Oh, ça ne marche pas ? Alors essayons avec cette autre chose. Nous expérimentions comme ça. En tournée, nous avons une installation à l’arrière du bus où nous pouvons travailler et Julian est toujours là pour apporter des idées nouvelles.
Jeramy Gritter : On se disait : “Wow ! Cette chanson est carrément incroyable !”
et le lendemain Julian : “Vous savez ce qui serait cool ? On pourrait virer ce pont et le remplacer par celui-là...” Quand je suis entré en studio avec Amir, je ne comprenais pas ce qui se passait. Je venais à peine de rencontrer ces gars-là. Il y avait tous ces tableaux blancs avec des mots comme “Jalex”. Ils disent :
“OK, on prend Jalex, on fait deux Jalex avec Motorcycle Boyfriend.” Ça m’a pris une semaine pour comprendre. Je n’avais jamais enregistré de cette manière.
Alex Carapetis : Après plusieurs mois, maintenant nous comprenons le jargon. Nous avons notre propre langage. Nous pouvons communiquer. C’est unique !
Jake Bercovici : Nous sommes six gars sans idée préconçue et sans label pour nous mettre la pression. Julian a la crédibilité nécessaire pour que les gens s’intéressent à ce qu’il fait. Inconsciemment ou non, il n’a pas peur de prendre des risques. S’il prend une certaine direction, les gens vont suivre. Nous lui faisons tous confiance. Il a cette voix unique, un processus d’écriture qui lui est propre. Je hais ce que tout le monde aime. C’est la pire des merdes. C’est tellement bien fait et horrible. Je préfère avoir quelque chose qui ne soit pas parfait mais qui soit fabuleux.