Rock & Folk

Hozier

- JEROME SOLIGNY

“Hozier”

BARCLAY/UNIVERSAL

Voici donc le type qui monte, la nouvelle sensation virale. Un Irlandais de Dublin qui n’aura vingt-cinq ans qu’en mars prochain et a commencé dans un groupe avant de décider de poursuivre seul, ne conservant que la première partie de son nom de famille. Si on parle tant de lui, c’est parce que sur ce premier album, publié en numérique il y a quelques semaines, mais dont la parution physique se veut l’événement discograph­ique de cette fin d’année, il sonne mûr comme ce n’est pas permis. On y trouve des titres de ses deux EP dont bien sûr “Take Me To Church”, une sorte de bizarrerie brute de décoffrage et branchée culte, avec un refrain comme Elton John pourrait en composer, les soirs de grande déprime. Efficace sans être foncièreme­nt rigolo. “Angel Of Small Death And The Codeine Scene”, gospel en prime, semble sortie du même missel. Hozier rappelle alors Aloe Blacc lorsqu’il exprime son besoin de dollars. Mais le gaillard a de la ressource et quand il suinte du côté de l’indie rock empathique (“Jackie And Wilson”), du folk à gros sourcils (“Like Real People Do”) et du blues crénelé (“To Be Alone”), c’est avec le même talent de mélodiste et donc, un bonheur similaire. Frugal, l’arrangemen­t sert davantage la voix de Hozier que ses chansons, et c’est d’ailleurs la vigueur de son organe vocal qui est mis en avant ici à grands coups de reverb qui le font parfois sonner comme s’il chantait de l’autre bout d’un tunnel traversé d’une traite. Si toutes les chansons de son premier opus ne se valent pas, on ne peut que constater la présence d’un feu derrière cette fumée : Hozier frappe fort d’entrée. Qu’il en profite, ce premier album ne sera pas évident à égaler. ✪✪✪

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