Rock & Folk

Swamp Dogg

- THOMAS E. FLORIN

“The White Man Made Me Do It”

ALIVE

Novembre 2013, Jerry Williams alias Swamp Dogg a noué son tablier autour de sa bedaine, promenant une patte blessée dans sa cuisine. Il vocifère, glapit, couine. Tout en préparant la tambouille, des côtes de porc aïoli, il raconte comment il s’est cassé le pied sur scène : trop excité pour sa première tournée depuis des lustres, il a sautillé un peu trop haut. Il se marre franchemen­t puis boite jusque dans le couloir, montre son home studio ou il y enregistre un nouvel album : “The White Man Made Me Do It”. L’homme blanc en question, c’est Patrick Boissel, patron d’Alive Records qui a réédité une partie de la production du Dogg en 2013. Nous voici un an plus tard, à la sortie de ce disque, et sincèremen­t, il est plutôt impression­nant. S’il n’y avait cette batterie qui, on le jurerait sur notre tête, doit être électroniq­ue, et une production légèrement en deçà, nous serions en présence d’un album de soul de 1979. Tout y est joué comme à l’époque, avec

plein de tricks funk, reggae, des guitares heavy... Puis, si on gratte tout ce vernis, apparaît des chansons incroyable­s, des nouveaux classiques. Il y a le funky

“L’Homme Blanc Me L’A Fait Faire”, puis “Renae”, une chanson du type

Clavinet et Caraïbes... Beaucoup d’histoires de femmes pour commencer cet album. Les femmes en face A, la politique en face B. Swamp relève les compteurs et le bilan, messieurs dames, n’est pas bien beau. Dans “Light A Candle Ring A Bell”, le Dogg donne une leçon de calcul au porteur de bretelles de Wall Street, avant de chanter “America”/ “Land Of The Free”/ “Without The Slave”/ “What Would It Be”. Voici qui prouve que ce soulman n’a rien perdu : ni de sa voix, ni de sa superbe. ✪✪✪ 1/2

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