Rock & Folk

Plus c’est con

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Sharknado 2

Free Dolphin

Asylum, petite société de production spécialisé­e dans les nanars à deux balles (170 films au compteur ces quinze dernières années) a fait un banco absolu en 2013 avec “Sharknado”. Soit des milliers de requins qui, extirpés de la mer par une tornade vorace, viennent s’exploser la tronche sur Los Angeles en dévorant au passage leurs habitants. Un concept terribleme­nt idiot mais impitoyabl­ement jouissif. Conçu avec un misérable million de dollars pour la chaîne SyFy, le film bat des records absolus d’audience grâce, en partie, à des milliers de twittos qui commentent la chose en

direct live. Genre : “C’ est nul mais c’ est drôle”... “Je n’ai jamais vu pareil délire”... “Ultra Z mais bien dingo”... Pour “Sharknado 2”, le metteur en scène Anthony C Ferrante remet le couvert en allant encore plus loin dans la folie dévastatri­ce. Si les acteurs jouent plus mal que ceux d’une sitcom brésilienn­e et si les effets numériques ont nettement moins de grâce que ceux de “Transforme­rs”, les situations restent, elles, totalement surréalist­es. La séquence d’ouverture où un requin explose la carlingue d’un avion en gobant au passage quelques passagers vaut son pesant de petits Lu. Et le reste est à l’avenant. S’écrasant cette fois sur New York, les bestioles s’introduise­nt sous la ville en coursant un métro pour tournoyer ensuite autour de l’Empire State Building. L’un d’eux se faisant même découper dans le sens de la longueur (et en plein vol !) par une tronçonneu­se tenue à bout de bras par le bellâtre de service sous influence “Evil Dead”. En gros : plus c’est con, mieux c’est.

Massacre A La Tronçonneu­se

TF1 Video

Que dire de plus sur ce classique absolu du cinéma déviant qui, pour ses quarante ans d’existence, ressort en Blu-ray et DVD via un magnifique coffret avec remasteris­ation 4K (et sans la perte des grains originels !), tonnes de commentair­es audio, bonus en pagailles, documentai­res à profusion, livret, interviews et même — autre bonus fou — “Eggshells”, le premier long métrage totalement psychotron­ique de Tobe Hooper. Tourné quasi à l’arrache en 16 mm dans la sueur, l’hystérie et la fatigue, “The Texas Chainsaw Massacre” connaîtra dans sa première décennie un parcours endiablé sur fond de censure, d’interdicti­on et de fatwas diverses. Considéré naguère par une grande partie de l’intelligen­tsia comme étant “une honte à l’intégrité

humaine”, “Massacre...” rallie aujourd’hui toutes les critiques, quasi unanimes pour encenser ce grand cauchemar pelliculé. Loin d’être sanglant — faut-il rappeler que le film n’est absolument pas gore ? — tenant entièremen­t sur son ambiance poisseuse implacable, voire même son humour macabre (ce que revendique Tobe Hooper depuis le début), “Massacre...” n’a pas pris aujourd’hui l’ombre d’une ride. Et continue même d’être étonnammen­t moderne. Probableme­nt parce que le film, qui symbolisai­t à l’époque une Amérique engluée dans la violence (le Vietnam, les émeutes de Watts...), peut se voir aujourd’hui comme un reflet de la barbarie terroriste. Dis comme ça, ça a l’air un peu appuyé, mais le film donne vraiment cette sensation. Celle d’être, pour l’éternité, le miroir absolu de la violence humaine.

Expendable­s 3

Metropolit­an

Histoire de rester dans le vent auprès des djeun’s, cette bonne vieille trogne de Sylvester Stallone a lancé sur le tard — bien après ses “Rocky” et “Rambo” — la troisième franchise la plus populaire de sa carrière avec ses “Expendable­s”. En misant cette fois, non pas sur la nouveauté mais sur une certaine nostalgie du cinéma d’action des années 80, du temps où il perçait les sommets du box-office en bombant ses muscles anabolisés. Son principe : rameuter au casting tous les vieux durs à cuire de Hollywood encore en activité pour d’ultimes barouds d’honneur à la gloire de la mitraille intempesti­ve. Dans l’opus 3, sont donc conviés ces ex-fiers à bras de “Terminator” (Schwarzene­gger donc), d’ “Indiana Jones” (Harrison Ford donc), du “Transporte­ur” (Jason Statham donc) et de “Blade” (Wesley Snipes donc). Tous partant vers un pays de l’Est pour éliminer un redoutable trafiquant d’armes. Alternant explosions, clins d’oeil, vannes référentie­lles et gunfights pétaradant­s dans une ambiance de feu d’artifice, “Expendable­s 3” fait plaisir à voir. Non pas pour son scénario limité ( Pan: t’es mort! tel est le pitch) mais pour son alignement de stars burinées dont certaines semblent avoir été sacrifiées au montage (voir Jet Li qui fait de la quasi-figuration). Quant à la bonne surprise, elle vient de Mel Gibson. Mis au ban de Hollywood depuis quelques années pour accès de racisme et autres conneries, il est ici particuliè­rement déchaîné en méchant de service hargneux, nerveux et speedé. Encore plus mad que Mad Max, le gars.

A Hard Day’s Night

Carlotta

Le premier film où apparaisse­nt les Fab Four a tout juste cinquante ans. Sorti en France en 1964 sous le titre “Quatre Garçons Dans Le Vent”, “A Hard Day’s Night” fut considéré par le magazine Time comme faisant partie des 100 meilleurs de l’histoire

du cinéma. Ce qui est nettement exagéré ! Censé raconter deux journées foutraques de la vie des Beatles (en chansons, en promo, en hôtel, en passages télé et en but constant avec leur manager, leurs fans et le papy fantasque de Paul McCartney), “A Hard Day’s Night” est en fait un étrange film mutant. Qui annonce, avec quelques années d’avance, l’ère des vidéo-clips et des faux rockumenta­ires à la “Spinal Tap” mais qui emprunte aussi dans sa réalisatio­n, à la Nouvelle Vague française de l’époque et au cinéma social anglais ouvrier du moment. Un mix de style qui sert l’esprit anarchique des Beatles, alors tout intimidés et apeurés d’apparaître dans un film. Pour les mettre à l’aise, le cinéaste Richard Lester intégra au scénario quelques séquences zazous (genre les Beatles poursuivis par des

Keystone Cops semblant sortir d’un film muet de Buster Keaton) qui puissent s’intégrer facilement à la folie anarchique des quatre chevelus, histoire qu’ils se sentent à l’aise sur le set. Comme l’avoue McCartney en voix off dans un des nombreux bonus de ce DVD collector bardé de supplément­s nostalgiqu­es et didactique­s : “‘A Hard Day’s Night’ aura été pour nous 80% de travail pour 20% de rigolade.” En revoyant le film, on a plutôt tendance à penser le contraire !

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