The Weeknd
XO-REPUBLIC/DEFJAM Voilà peut-être le disque qui va relancer la machine. The Weeknd, alias Abel Tesfaye, est un artiste canadien qui n’a pas oublié l’Ethiopie natale de ses parents. Qui, malgré le succès — la hype du moment, c’est lui et rien que lui ! — parvient à écrire des chansons si paradoxales qu’elles en deviennent souvent sublimes. “Beauty Behind The Madness”, son nouvel album, est une plongée au coeur de ses tripes, de son cerveau malade, c’est Michael Jackson qui revient, sans le gant qui brille, convaincu qu’il peut à nouveau conquérir le monde. La pochette est belle, sobre, punk, noire. La musique ? Violente, sexy, tubesque, malsaine, vraie, puissante, soul et rock, funk et pop, hip et hop. Formidable ! “The Hills”, single sauvage, rampe comme un zombie qui aurait décidé de ne rien lâcher. Complainte dépressive aux grosses basses qui écrasent les regards malveillants, hit de ténèbres, chanson éternelle que Kate Bush aurait pu pondre. Boum ! “Can’t Feel My Face”, idem. Elle claque des mains et promet des pistes blindées de Tokyo à Ulan Bator. Hymne brûlant. Sur “Dark Times”, The Weeknd réveille Prince et Terence Trent d’Arby, groove sur le fil, incandescence barbelée. “Losers” tangue entre gospel et brass band et jamais ne chavire. “Real Life” tapine