Robert Forster
TAPETERECORDS Brisbane, 1977. Deux étudiants, épris de rock new-yorkais et de nouvelle vague française, décident de ne plus rêver leur vie pour mieux vivre leurs rêves. The Go-Betweens sont nés, groupe adulé par une poignée de forcenés, auteur de hits mineurs (quant à leur popularité), d’albums majeurs, et qui restera sans doute dans l’histoire comme le seul à avoir réussi sa reformation — en 2000, après un hiatus d’une décennie. Mais l’histoire a pris fin en 2006 avec la disparition subite de Grant McLennan, l’alter ego de Robert Forster. Un an après le drame, l’homme à l’élégance jamais prise en défaut réalisait son cinquième album solo, l’ascétique “The Evangelist”, comme pour mieux exorciser sa peine. Alors, rien ne laissait penser qu’il resterait sept années sans donner de nouvelles discographiques. Mais aujourd’hui, qu’importe l’attente. Car Forster signe ici son meilleur disque en solitaire — eh oui, l’un des meilleurs de sa carrière... Dès le rock tendu de “Learn To Burn” (comme si les Strokes reprenaient l’antienne “Karen” ), on le devine en forme : écriture concise, chant désinvolte, arrangements justes — un violon qui crisse comme celui de John Cale. Très vite, l’Australien touche au sublime avec le tourneboulant “Songwriters On The Run”, avant de partir au Mexique, trompette mariachi