Nicolas Godin
BECAUSE Nicolas Godin est loin d’être un inconnu puisqu’il participa pendant des années à un duo phare de la french touch : Air (actuellement en standby). Le moins que l’on puisse dire c’est que, pour son premier album solo, il n’a pas choisi la facilité : fortement impressionné par le pianiste canadien Glenn Gould et son travail effectué sur les oeuvres de Jean-Sébastien Bach à travers l’art du contrepoint (“rapportentredes harmoniesinterdépendantesquigardent leurindépendancedanslerythmeet lecontour”), il a pris des leçons de piano puis travaillé à partir de partitions du compositeur allemand (dont il s’éloigne parfois très rapidement) en les confrontant à ses autres influences ou sources d’inspiration et en invitant divers participants (chanteurs, écrivain, guitariste) aux côtés du claviériste Vincent Taurelle. Le résultat échappe à toute classification : rien à voir avec un quelconque rock symphonique ou aux diverses tentatives de modernisation de la musique classique. Les huit morceaux proposés s’ébrouent dans une autre dimension où un thème de Bach s’acoquine aussi bien avec une ballade pop italienne des années 60 (“Quei Due”) qu’avec des percussions africaines et la musique argentine (“Bach Off”) ou avec la pop brésilienne (“Clara”), ce qui crée de surprenantes