Kaléidoscope
S’ils reflètent l’évolution de la mode (par exemple avec l’offensive pop ou la montée au créneau anglophone), les groupes indépendants témoignent également d’une bonne capacité de résistance à ses effets rouleau compresseur : ainsi Le premier album de Nico Backton & Wizards Of Blues n’était pas passé inaperçu dans ces colonnes lors de sa sortie en 2006. Depuis, le chanteur-guitariste belge a tracé sa route en compagnie des trois musiciens français qui l’accompagnent et leur troisième essai relève toujours de l’excellence : sur les douze morceaux proposés, on compte dix originaux, car ils n’ont aucune envie de se cantonner à la reprise de standards. Le blues acoustique des racines s’électrifie sans perdre de son acuité et impressionne grâce à une voix d’exception et des guitares émérites (“DownTheLine”,NakedProductions
06.61.45.42.13,distributionBertus). “Let’s Take The Over Way”, ouverture percutante du premier disque de The Guardogs, annonce la couleur : rythmique affirmée, grosse guitare saturée, chant anglophone lancinant. Et la pression ne se relâche pas au fil des sept autres morceaux qui s’apparentent au stoner rock, avec un goût prononcé pour les ambiances obsessionnelles. Les cinq musiciens nantais (en activité depuis deux ans) privilégient les ambiances offensives mais savent soigner les mélodies qui tournent et s’incrustent (“Beware OfTheDog”,BlackDesert Records 06.24.62.28.15).