Sicario
Après les succès internationaux de “Prisoners” et “Enemy”, le Canadien Denis Villeneuve réussit son meilleur film avec “Sicario”, descente en apnée chez les trafiquants de drogue dans une zone frontalière entre le Mexique et les Etats-Unis. Une nana du FBI, recrutée par le gouvernement pour aider un groupe d’intervention à coincer un baron de la came, découvre petit à petit que les choses ne sont pas aussi simples. Les trafiquants sans pitié étant si implantés dans la société que le seul moyen de les combattre est de contourner la loi. Un petit côté “Dirty Harry” en quelque sorte ! Incroyablement tendu, presque aussi désespéré que le formidable “Cartel” de Ridley Scott et porté par le jeu ambigu d’acteurs aux jeux sombres et ironiques (Benicio Del Toro et Josh Brolin), “Sicario” tient en haleine fétide. Perdue au milieu de cet enfer de balles et de poudre blanche, tel un ange épris d’idéalisme, la formidable Emily Blunt découvre l’enfer ambiant au même rythme que le spectateur.