Orgue Hammond
spinet organ malgré une troisième évolution, la société de Cahill met la clé sous la porte en 1914 ; mais sa roue phonique ( tonewheel) n’a pas dit son dernier mot. A Chicago, en 1933, Laurens Hammond (1895-1973), personnage à la curiosité sans limite, Géo Trouvetou à l’origine de 110 brevets, patron d’une usine d’horloges électriques en bakélite de son invention (dont les ventes ont chuté dramatiquement en 1932) et qui vient de commercialiser sans grand succès une table de bridge incorporant un distributeur automatique de cartes, réfléchit à une nouvelle invention qui pourrait sauver son entreprise. Disposant d’un stock considérable de moteurs synchrones utilisés dans ses horloges, Hammond pense à les employer comme générateurs pour produire un courant électrique pouvant être transformé en son. Il ressort des placards le principe de la roue phonique de Cahill, qu’il met à jour en tenant compte des immenses progrès qui ont été réalisés en électronique depuis le début du siècle. Pendant un an, Hammond va expérimenter toutes les possibilités sonores offertes par ces roues phoniques qu’il peut amplifier grâce aux lampes triodes et au haut-parleur. Il va dépouiller un piano d’occasion à 15 dollars de ses entrailles et ne conserver que le clavier pour connecter ses générateurs sonores à des interrupteurs placés sous les touches. Au début, le projet est de commercialiser un petit clavier pas cher à brancher sur un poste de radio
En 1972
Hammond B3 (neuf) : environ 20 000 FF (3049 €) Hammond L122 (neuf) : environ 10 000 FF (1524 €)
SMIC mensuel brut en 1972 = 110 €
En 2015
Hammond B3 (en parfait état) : jusqu’à 10 000 € Hammond L122 (en parfait état) : jusqu’à 4000 € mais, au vu des possibilités et des sons inédits qu’il découvre lors de ses expérimentations, Hammond décide d’en faire un véritable instrument professionnel. Le brevet est déposé en avril 1934 et le premier orgue Hammond est présenté lors de l’IndustrialArtsExposition organisée au Rockefeller Center de New York, en avril 1935, où il obtient un énorme succès. A la fin des années 1930, 200 instruments sont fabriqués chaque jour. Le modèle A original est bientôt complété par d’autres modèles comportant des améliorations. En 1940, Donald Leslie (1911-2004) met au point la fameuse cabine qui porte son nom (une grosse enceinte amplifiée dont les haut-parleurs sont équipés de réflecteurs rotatifs) et qui va devenir l’alter ego de l’orgue Hammond, lui donnant ce son jazzy caractéristique. A partir de 1948, on produit une gamme d’instruments plus simples ( spinetorgans) destinés au grand public, dans lesquels on intègre l’ampli et les haut-parleurs : les séries M puis L et enfin T (à transistors). En 1954 apparaît le modèle le plus réputé de la marque et désormais le plus recherché : le B3, qui sera fabriqué pendant vingt ans. Laurens Hammond quitte sa société en 1960 et celle-ci va poursuivre tant bien que mal son évolution. En 1979, la filiale japonaise Nihon-Hammond sort le X5, premier modèle portable à circuits intégrés. En 1985, n’ayant su faire face ni à la concurrence ni à l’évolution du marché, Hammond Organ Company cesse d’exister. La marque est devenue en 1991 la propriété de Suzuki, qui produit désormais des claviers portables ou des reproductions des consoles mythiques B3 et C3 aux roues phoniques numérisées. L’orgue Hammond a bercé le rock avec Booker T Jones, Brian Auger, Keith Emerson (qui faisait subir le martyre à son L-100 sur scène), Jon Lord ou John Paul Jones, dont l’introduction de “Your Time Is Gonna Come”, sur le premier album de Led Zeppelin, est encore dans toutes les mémoires.
Combien ça coûtait ?
Combien ça coûte ?