Teenage Fanclub Gary Hoey
BEGGARS Certaines choses ne changent pas. Tant mieux si elles semblent parfois se bonifier avec le temps. Bien bon dès le départ en 1989, Teenage Fanclub gardait le silence radio depuis “Shadows” sorti voilà déjà six années. “Here”, le dixième album du gang de Glasgow se voit toujours centré autour des trois mêmes brillants vocalistes, compositeurs et guitaristes : Norman Blake, Raymond McGinley et Gerard Love. Responsable d’albums aussi indispensables que “Bandwagonesque” ou “Grand Prix”, le groupe écossais qui avait au moins trouvé le nom le plus cool des années 90 n’a rien perdu de sa stupéfiante faconde power pop. Comme hier et sans doute moins que demain, Teenage Fanclub panse les plaies du quotidien à l’aide de mélodies MASCOT/PROVOGUE Déjà, se méfier d’un guitariste qui se prénomme Gary, surtout quand il ne fréquente que des démonstrateurs en Stratocaster comme lui. Gary aggrave son cas. Il avait jadis auditionné pour Ozzy Osborne, qui cherchait un successeur à Jack E Lee. Il avoue l’influence de Robin Trower et de Johnny Winter (à qui est dédiée “Steamroller”). En recoupant ces premiers éléments, on peut parier sur un power trio virtuose (vérification faite : Matt Scurfield et Aj Pappas pour la section rythmique), un gros blues-rock conformiste enregistré avec une mégalomanie FM, une complaisance infantile pour le mythe du loser bon perdant, de longues décharges esthétiques d’électricité, un déluge de solos juteux et parfaitement maîtrisés, avec option bottleneck ici et là, une ballade pour vider les briquets au premier tiers de l’album, une autre au deuxième, peut-être un jump, peut-être un mid-tempo funky rock, une voix virile mais pas repoussante, l’objectif étant de vendre une Amérique de série B, sympathique et compétente. A part le mid-tempo funky rock et l’évaluation des tiers, bingo ! Les vieux blues rockers expérimentés (56 ans) ne sont vraiment pas mystérieux. Le problème c’est que le gars de Boston, qui s’était fait connaître avec “Hocus Pocus”