Paris International Festival Of Psychedelic Music 3, 4 ET 5 MARS, TRABENDO/ LA CIGALE (PARIS)
Pour sa 4ème édition, le Psych Fest parisien revient en ville après une édition 2016 qui avait eu lieu à la Ferme du Buisson à Noisiel. Un site magnifique dont la situation géographique avait malheureusement refroidi les allergiques au RER. Au Trabendo, dans un vendredi marqué au sceau de l’électronique (The KVB, Noir Boy George), l’invité de dernière minute Jacco Gardner est l’attraction de la soirée. Présent à Paris pour un ciné-concert à la Cinémathèque, le sorcier hollandais remplace au pied levé les défaillants Mountain Bike en proposant une psych-jam impromptue en formation réduite. Le lendemain, ce sont les excellents Villejuif Underground qui apportent la première étincelle avant que Fai Baba ne livre un set plus énervé que son album ne le laissait supposer, délaissant ses chansons douces au profit de rythmes hypnotiques lorgnant côté des Oh Sees. Porté par un batteur surpuissant, sa performance aura séduit les festivaliers, bien plus en tout cas que les sages LA Witch dont la magie noire n’opère pas vraiment sur un public stoïque. Place ensuite à Gong, ou ce qu’il en reste. Privé de toutes les figures tutélaires qui en ont fait un des groupes les plus singuliers des années 70 (Daevid Allen et Gilli Smyth, décédés récemment, Steve Hillage, Miquette Giraudy et Didier Malherbe désintéressés), le groupe mérite-t-il de s’appeler Gong ? La question reste ouverte. Certes, les nouveaux musiciens, adoubés par Allen, rendent un hommage sincère à l’oeuvre originale (“You Can kill Me”, “Flying Teapot”) mais il manque comme un grain de folie dans ce Gong Nouveau. Le dimanche à la Cigale, Tess Parks (qui aura été le fil conducteur de la programmation, jouant des interludes de 20 minutes tous les jours) rejoint les prometteurs You Said Strange sur scène, avant le surprenant set de Cannibale, dernière trouvaille Born Bad à mi-chemin entre garage, rythmes tribaux et baggy. Les Dandy Warhols bouclent le week-end avec un set enthousiasmant qui ne masque pourtant pas l’implacable réalité : ce sont les morceaux les plus anciens (“Boys Better”, “Godless”, “Bohemian Like You”) qui font vibrer la foule, venue nombreuse. ERIC DELSART