Bonheur Académie
Comme s’ils étaient sous l’influence de Strip Tease (mythique émission belge basée sur des faits de société), les réalisateurs Alain Della Negra et Kaori Kinoshita ont infiltré, avec quelques acteurs, un séminaire du mouvement raëlien en Croatie. Raël étant, rappelonsle, un gourou douteux persuadé d’avoir été enlevé par des extraterrestres qui l’auraient incité à propager un message d’amour dans le monde. Il fut aussi chanteur dans les années 60 sous le nom de Claude Celler. Pendant 70 minutes, on est immergé dans une imitation de Club Med’ très peaceandlove dont les adhérents, en état de béatitude carabinée, et ce sans que le film ne soit jamais moqueur à leur encontre, semblent agir sous l’influence d’un Dieu de la niaiserie. Les acteurs, eux, jouent le jeu en improvisant en partie textes et situations au beau milieu du délire utopique digne d’un doux rêve de Bisounours. On s’amuse à voir les regards étonnés du poétique Benoit Forgeard (également cinéaste et fidèle compagnon de travail de Bertrand Burgalat) et, surtout, de l’incroyable et drolatique Laure Calamy, second rôle du cinéma et de la télé française (notamment dans la série “Dix Pour Cent”) ici encore remarquable ( ensalles28juin).