Rock & Folk

Rick Estrin & The Nightcats

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ALLIGATOR/SOCADISC

Le plus simple, c’est encore d’appeler ça du rhythm’n’blues, horlogerie fine, ressorts puissants, réglages millimétré­s, entre la pochade réussie, l’exercice de style pointu et une évidente personnali­té dans le songwritti­ng. Après, le R&B des Nightcats miroite et jette toutes sortes de reflets, swing et funk doucement balancés, jump et même pub rock parfois. Pas facile de définir un album de cet acabit, pourtant excellent, avec un zeste d’enthousias­me. La faute à Rick Estrin qui regarde son oeuvre de loin, ironique, comme un bricoleur surdoué ne voulant surtout pas se la jouer artiste. Les Nightcats en sont là depuis leur premier disque en 1987, mais leur leader d’alors, Little Charlie, était un guitariste grandiose dont les solos ravageurs bluffaient cette autodérisi­on intrinsèqu­e au groupe. Les Cats ont gravé 9 albums chez Alligator, les 4 derniers avec Rick, qui les conduit depuis 2009. On ne l’entendra jamais se moucher dans une ballade déchirante, lui qui raconte des histoires rigolotes et joue si bien de l’harmonica. Il assume cette modestie, conscient que les meilleures blagues ne marchent qu’une fois. Les Cats le suivent, confortabl­es d’un immense capital. Lorenzo Farrell aux claviers, plus deux Norvégiens. Le batteur Alex Pettersen rappelle Fred Below, autant que Rick peut rappeler Little Walter, et les Cats, parfois les Aces. Kid Andersen, particuliè­rement brillant sur “Tender Hearted”, donne la guitare, la basse, la contrebass­e, produit et leur a ouvert son studio de San Jose. C’est sur les instrument­aux qu’ils brûlent vraiment la graisse. Ici, c’est quand même “Greaseland” putain ! CHRISTIAN CASONI

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