Rock & Folk

Lana Del Rey

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“Lust For Life” POLYDOR/UNIVERSALM­USIC

Avec un titre d’album qui évoque Iggy Pop, Lana livre son meilleur album depuis le premier, “Born To Die”. Dès qu’on pose le diamant (ou le faisceau laser, ou le clic droit) sur la première plage, “Love”, on est happé par la voix troublante de la diva lascive. “Regardez-vous, les gamins avec votre musique vint age qui vous arrive par satellite pendant quevousrou­lez”. Le choc de l’ancien monde avec les séquences électroniq­ues du nouveau, le tout au rythme d’une Cadillac fifties munie du wifi qui roule à 55 MPH sur une autoroute, quelque part au coeur de l’Amérique en lambeaux... Emile Haynie, complice du premier opus, apporte son expertise à ce titre magique, suivi du gros featuring de l’album, The Weeknd, qui amène ses beats malades et sa voix de cristal sur ce “Lust For Life” lymphatiqu­e et hanté. Les deux invités suivants sont à l’opposé dans le style et dans la pyramide des âges, avec le rappeur A$ap Rocky (29 ans) sur deux chansons (“Groupie Love” et “Summer Bummer”) et Stevie Nicks de Fleetwood Mac (69 ans) sur “Beautiful People Beautiful Problems”. D’une chanson à l’autre, on reste dans cette ambiance cotonneuse et ces tempos stoppés dans leur élan par la voix trainante et fascinante de Lana, qui se balade à la plage (“13 Beaches”), en festival (“Coachella — Woodstock In My Mind”) et dans une Amérique fantasmée où les femmes sont belles comme des déesses (“God Bless America — And All The Beautiful Women In It”). “Heroin” cite Mötley Crüe (inattendu et drôle) et Manson (Charles ou Marilyn) tandis que “Change”, superbe ballade, annonce la fin de l’album, avant la coda “Get Free”. Envoûtant, mélodique, hanté, maîtrisé. Grand disque, immarcesci­ble bonheur de l’été 2017. OLIVIER CACHIN

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