Rock & Folk

Gogol Bordello

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“Seekers And Finders” COOKINGVIN­YL

Toutes les choses passent, voire trépassent. Pas Gogol Bordello, qui persiste à faire la fête avec ce septième album qui fait suite à “Pura Vida Conspiracy” sorti voilà quatre ans. S’il tire son nom de l’écrivain russe Nicolas Gogol, le groupe gypsy punk new yorkais, désormais composé de neuf membres, fait grimper l’adrénaline depuis 1999 et symbolise mieux que quiconque la résistance à la tonne de grisaille qui s’abattit sur Manhattan un certain 11 septembre. En 2017, la famille agitée poursuit sa route éthylique, entre deux cuites à la vodka, musique gitane d’Europe de l’Est, Ruts et Mano Negra, avec un enthousias­me non feint et une gaieté communicat­ive, où pointe également une certaine mélancolie. Si Gogol Bordello reste une redoutable machine scénique et qu’Eugene Hütz finit régulièrem­ent sur le bar, l’écriture est devenue plus dynamique et mature, mais le groupe gère bien la crise de la quarantain­e. Après avoir observé travailler Steve Albini, Victor Van Vugt ou Rick Rubin, le chanteur moustachu produit à son tour cet album organique et conceptuel, poussé par un accordéon, une trompette et surtout le violon magique de Sergey Ryabtsev. “Walking On The Burning Coal” qui évoque les rites de passage et le duo avec Regina Spektor sur le titre éponyme s’imposent comme de grandes chansons, appelées à devenir de futurs classiques à reprendre en choeur. Sur “Saboteur Blues”, le groupe livre même sa réinterpré­tation du cogito ergo sum de Descartes où il s’agit de ressentir, percevoir et expériment­er avant de penser. Avec “Seekers And Finders”, Gogol Bordello a en effet toutes les raisons d’être, et en premier lieu, sûr de lui. VINCENT HANON

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