Rock & Folk

En Attendant Ana

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“Songs From The Cave” MONTAGNESA­CREE/BUDDYRECOR­DS

Oser. Oser le lo-fi, oser le romantisme, oser montrer ses failles, oser faire sonner les guitares aiguës, oser l’enregistre­ment live, oser la basse au fond du mix, oser l’honnêteté, oser garder les faussetés, oser les arrangemen­ts de trompette, oser avoir 25 ans et ne pas s’en excuser, oser faire un premier disque qui semble ne tenir sur rien sinon sa propre foi, sa propre énergie... En Attendant Ana, jeune groupe parisien, ose sortir son premier disque, enregistré dans une cave et atteindre le petit miracle. A l’écoute, les plus anciens penseront aux Pastels (la trompette), aux Vaselines et aux Raincoats (les guitares, la voix féminine), pendant que les plus jeunes, génération de la synthèse, n’entendront que le Velvet Undergroun­d. Tous auront raison, s’ils ne s’arrêtent pas à cela. Car En Attendant Ana propose plus qu’une invocation : il propose un répertoire. Ici, six chansons, dont quelques merveilles. Quand le chant se fait légèrement trop haut, que les notes égratignen­t la justesse, que la rythmique court après la mélodie, puis, qu’enfin, explose un refrain consolateu­r. “In The End” est de cet acabit quand “Time” surnage dans la production pop actuelle. L’orgue de “Running”, sa coda de basse, l’étrange lumière dégoulinan­te des refrains, autant d’effort pour en arriver à ce dernier couplet, presque parlé, bourré d’un espoir qu’on ne saurait identifier. Peut-être est-ce la promesse que ce truc ne mourra jamais, qu’à chaque génération, quelques garçons et filles se retrouvero­nt autour d’instrument­s martyrisés pour y graver ce que l’on ne saurait dire ? Si c’est cela, nous inscrivons En Attendant Ana dans la catégorie meilleure espoir : celui que le groupe nous donne. THOMAS E. FLORIN

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